29
Mai
2021

Cher petit Papa Noël on ne va pas se raconter l'histoire :

ce matin je n'ai pas commencé à écrire en terrasse mais de ma propre terrasse, il fallait que je t'envoie une requête au plus vite, la saison n'a pas vraiment commencé que l'urgence est déjà là. Dorénavant, quand tu offriras des bras à tes petits clients, j'aimerais que tu y joignes un mode d'emploi. Si les bras servent assez chouettement à faire de doux et longs câlins à celles qui en ont envie, ils me permettent aussi de ramasser les traces de mon passage sur la planète. La saison n'a pas commencé que la plage était dégueulassée hier, ainsi que le plongeoir où les gosses montrent avec le sourire que l'on ne leur apprend plus rien désormais. Peux-tu faire ça pour moi s'il te plaît ? Je t'en serais grandement reconnaissant, merci d'avance.

Ton petit Gédéon, toujours aussi sage.

[suite]

Et un bol d'air / verre de café pour continuer sur le sujet que la colère a imprimé sur l'emploi du temps : que nous restera-t-il quand les parents et les enseignants auront complètement laissé tomber les générations, les endroits, les individus dits difficiles / indociles / délaissés ?! Je ne me souviens pas avoir eu le choix de laisser un endroit propre si je voulais le retrouver ainsi, par exemple en bourrant mes poches, pauvre panier à linge, de mes mégots, peut-être les saloperies les plus jetées au sol. Auquels on rajoute aujourd'hui les masques (toujours plus et pourtant dans un village, où se pencher pour ramasser devient une habitude gênante et douloureuse) mais aussi les tickets à gratter soigneusement déchirés en petits bouts (la rage du perdant ?)...

C'est pour quand la prise de conscience générale que l'effort est simple à faire quand on en a, bien sûr, un petit peu quelque chose à foutre ? Laisser les jeunes manger ce que leur fabriquent les méga-entreprises de malbouffe les aide-t-il vraiment à l'épanouissement ? Demandez donc aux berges de la rivière ce qu'elles en pense ! Comment concevoir sans se fâcher tout rouge des jeunes passer des heures à prendre plaisir au sein même de la Nature pour ensuite la laisser souillée de tas de déchets sans penser une seconde être de parfaits parasites ? Même question pour les autres qui passent des heures à claquer le plein de leur mobylette ultra-bruyante à rouler, ridicules, sur une roue arrière ?

Ah, et au fait, quelqu'un a-t-il fait gaffe, en bourrant de pognon les poches de son lardon, à combien on paye le litre en ce moment ? Les gilets jaunes sont bien pliés dans la placard. Allez, à demain si le plastique nous laisse une place !

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