26
Jui
2021

Copain Moineau me disait ce matin :

« - mon cousin vit à la mer, à Bédarieux.

- ce n'est pas possible Copain, il n'y a pas de mer à Bédarieux !

- mais si, en face de la poste !

- tu veux parler de vers la place Pasteur ?!

- oui voilà, c'est comme ça que les hommes appellent le coin. Nous, on l'appelle la mer depuis que l'on sait que les hommes vont mettre parterre les maisons des cousins.

- Copain, au risque de passer pour une nouille, je ne vois toujours pas quel rapport il y a avec la mer !

- eh bien disons que nous on a compris un truc : quand on trouve des arbres en bord de cours d'eau, le sol y est maintenu en partie par les plus hauts, tu devrais savoir que ce qui se voit à l'extérieur est souvent inférieur ou égal à ce qui se développe sous le sol. Les racines agissent ainsi comme des agrafes et fixent les sols, permettant en plus aux oiseaux de nicher pas trop loin du frigo. Merci aux hommes au passage pour toutes les lumières allumées de nuit, même les geckos ne mangent pas autant de moustiques et d’éphémères que noszigues et les chauves-souris voisines.

- ok, quand tu auras fini d’étaler ta science, tu me diras peut-être enfin le rapport avec la mer ?!

- tu as raison, j’y viens : si les hommes coupent les arbres, le sol déjà malmené par les inondations va partir plus loin faire du rafting ou du limon dans le lit de la rivière et s’ajouter à tout ce que vous jetez dans l’Orb (à Cessenon c’est pareil, tu as regardé les berges ?). Alors nous on s'en fout, on a compris depuis quelques années, on ira ailleurs, mais à Bédarieux les gens se feront bouffer par les moustiques et regretteront les jolies décorations que nous fabriquions pour leur précieuse(s) voiture(s).

- nom d’un embâcle, c’est un peu raccourci, mais putain, il est fort ce Copain Moineau ! »

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