Autant on se lève le matin avec le maximum de bonne humeur au programme, autant les contrariétés s'accumulent parfois en jolis petits tas.
Chez Cessenon, les grondements et autres tremblements ne laissent pas planer le doute : les travaux de démolition ont repris leur cours, oubliées les petites hirondelles assassinées 1, oublié le criminel qui a su si bien utiliser ses outils pour discrètement détruire leur nid, le cuistre devrait pourtant savoir qu'il ne l'emportera pas au paradis et que tout finit toujours par se savoir, surtout dans un pays aussi bavard. Tout comme savoir qui sont les apprentis cailleras du village qui ont bombardé de caillasses la terrasse de quelqu'un qui ne demandait qu’une paix légitime. Ces crétin(e)s qui ne doutent de rien auraient l’air fin en cette banlieue de je-ne-sais-où qu’ils idéalisent par le biais de microcéphales rois des réseaux dits « sociaux » où ce n’est sûrement pas les renpas qui payent le plein d’essence de la bécane ou la facture de téléphone pour mettre la « musique » à fond sur la pétrolette, comme les intellectuels d’un autre âge dans leur grosse voiture de kéké. Tous ne tiendraient pas une demi-journée dans la vraie galère, celle de la misère et de la débrouille, mais chacun se fait son film, nous on serait plus du genre Tom Sawyer, mais interprété par un Bud Spencer encore plus irascible que les personnages auxquels il prêtait ses traits.
Chez Bédarieux, ce n’est pas la première fois que l’ire nous prend à ce sujet, après plus d’un siècle à jouer les parasols pour les humains, voilà que d’autres arbres sont menacés place Pasteur d'être massacrés parce qu'on a encore trouvé un nouveau super plan pour remplacer les solides racines de nos amis feuillus par de la bonne ferraille à béton 2. Que ne ferait-on pas pour paraître « civilisé » ou « moderne » dans un monde de pacotilles où tout ce qui est vieux n’est plus valable, doit être mis à l’écart ?! Comme on le dit souvent à l'apéro avec les copains (si, si, y en avait avant !), si on doit vraiment se servir du béton, autant en faire des pantoufles pour ses avocats les plus zélés : nous rats des champs REFUSONS de vivre dans des cocons gris tels des termites géants qui ne sortiraient du logis que pour aller bosser et ne rentreraient que pour aller dormir. Nous méritons de respirer un air de qualité proportionnelle à notre amour pour les divinités de la nature un peu trop vite enterrées par les promoteurs d'un progrès sans cervelle. Nous refusons la vie de la ville, rien ne vous empêche d'aller faire joujou avec les bâtisseurs de nos villes-grenouilles qui veulent se croire aussi grosses que le premier bœuf croisé sur un prospectus de papier glacé.
Et puisque les décisions semblent prises sans concertation, ce ne sont pas les témoignages qui manquent, autant y aller nous-mêmes à donner des ordres : laissez-nous tranquille avec nos arbres, nos fleurs, nos bestioles, contentez-vous des images sur vos écrans ou des trompe-l’œil si ça vous chante, car la nature en vrai ça nous enchante. Après devoir amener bientôt nos enfants au musée pour leur montrer ce qu’était un arbre, il faudra leur expliquer…ce qu’était la fraicheur et l’ombre. Et en ces temps-là, c’est sûr, le roi sera soleil.
1 voir Un bol d'air au Helder : XX - Coccinouille se fout de la norme et suivants
2 voir aussi Lettre à la ville de Bédarieux : Haro sur l’arbricide !
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