04
Juil
2021

[Commis hier matin]

Laisse-moi deviner vil volatile, tu es fâché du billet d'adieu d’hier ? Copain Moineau, ne reproche donc pas à ton pote son hibernation contrainte, d’autres vont aussi regretter mon absence, à commencer par cette mésange que tu battis comme plâtre, ce pauvre chat qui pour fuir le top 50 de 1987 s'allonge sur la fine rampe d'un balcon d'en face, ces gens qui se demandent ce que je peux bien foutre ici. Mesdames, messieurs, sachez que le stade où je me pose moi-même la question est dépassé, tirons donc la révérence avant de devenir plus qu’inutile, ce qui n'est pas, reconnaissez-le, donné à tout le monde !

En attendant, un jour de marché est toujours chouette à observer. Le samedi, certains revêtent pour l'occasion la tenue du dimanche et défilent avec leurs plus beaux cabas. Beaucoup savent qu'on y trouve plus de monde pour papoter après la semaine de boulot et claquer leur monnaie en terrasse. Le manège du parcage est toujours drôle, mon amie-grand-mère Marie-Jo aurait déclaré « les places sont chères ! » car, en effet, quand un véhicule se tire, un autre le remplace dans la seconde. On pourrait rappeler qu'il existe plusieurs parkings dans le village, mais ce serait suggérer à ceux qui en ont visiblement horreur, de MARCHER. Mais le pain… Le pain quoi ! Alors qu'ils peuvent parfois se débrouiller pour être fermés tous les trois, les boulangers de la place sont tous ouverts et l’incessant défilé des clients prouve qu’ils ont bien raison.

Et comme en plus le soleil ne s’est pas encore décidé à cramer vif locaux et touristes (grâce à de providentiels nuages gris), le rythme est encore à l'action, la vie est encore possible, personnellement, on va même pousser jusqu'à la lointaine pharmacie pour nous procurer le nouvel attirail rotulien afin de renforcer encore un peu plus un physique entre Quasimodo et Robocop, Quasimocop est clairement un truc à faire réaliser par des italiens, Sergio Martino par exemple (et pas forcément parce que tous les autres sont morts hein). Sergio, je te fais un prix sur le scénario, je m'occupe aussi des costumes, quant aux dialogues ils sont simplissimi : « aie », « argh », « ouille » (comme cet oiseau qui…), « hmpf », « bordel » !

Puces-Scriptum [Commis hier après-midi]

Pour la deuxième fois que nous participons au vide-grenier du village, la fidélité des exposants n'est pas récompensée quand on revient : on te dit d'arriver à seize, c'est en fait vers treize heures que les premiers sont arrivés (les brocanteurs, quel rapport avec les puces hm ?!) et se sont placés à l'ombre sous les arbres. On se retrouve pour notre part sous une étuve en plein cagnard, dix balles l’insolation c’est extrêmement cher payé. Il est garanti qu’on nous n’y reprendra pas. Par contre si tu gueules et sors même de ta bagnole façon bras raccourcis comme le frère Tuck local, tu peux faire ce que tu veux, garer ta caisse où ça te chante, quitte à lancer un mode imitée par d’autres et t’essuyer les pieds sur un arrêté municipal. Niveau sécurité, faut aimer le danger. Mais nous ne serons pas partis (tôt et fondus) sans avoir dit nos quatre vérités. Trop de choses perdurent dans ce monde à cause de ceux qui râlent chez eux et ne font rien pour que les choses changent.

Au passage, en parlant d’ombre, on apprend qu’un pin parasol a été tronçonné à Bédarieux pendant que les yeux sont braqués sur les platanes toujours en danger, et ils ne sont pas les seuls. Pendant que les rigolos de service se battent contre des moulins à vent bien pratique pour faire faire tourner le miroir aux alouettes, les arbres tombent, et, rappel, le prix du carburant ne fait qu’augmenter. Mais bon, y a le camping alors ça va. Solidarité avec les audois, lire ci-dessous, c’est à pleurer. On s’apercevra des apports du progrès quand les ruines calcinés seront devenues les normes.

FIN DES COMMUNICATIONS, en vous souhaitant !

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