18
Aoû
2021

[La nuit, le vent, le friselis, la rivière, tous sont là, c’était sans compter Valdemar. Il est cinq heures, Cessenon s'égobille]

C'est à toi, guignol qui vomit sous mes fenêtres,
Que courroux j'adresse là avec cette lettre.
Comme ça c'est pour toi que l’on colle aux bouteilles
Etiquette et millésimes ! Nectar vermeil,
Un crétin qui ne peut te garder en son ventre
Fait naître pensées quand levé on s'y concentre :
Ainsi on spécule sur le vin, sang et art
Alors qu'on pourrait à peine tiré le boire,
Pas acheter une fiole, mais un moment
Avec des amis assoiffés bien proprement.
Je sais que tu es vivant, tu te développes,
Que tes saveurs grandissent, et ainsi ta robe,
Mais je te préfère mien plus qu'à la poussière
Et Dyonisos dirait du fond de sa litière
Qu'il faut cueillir dès aujourd'hui la belle grappe,
Sonner très fort l'heure festive des agapes,
Choisir bien des invités gourmets fort joyeux
Et mettre en cave ensemble tous les vomisseux
Maître Bacchus, lâchons donc la grappe à la vigne,
Plante sacrée, vache à lait ou esclave indigne ?!
Qu'ils gardent leurs sulfites et la date avec,
Et à nous Carignan, Chardonnay ou Malbec !

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