Mon vieux...
Complexité. Incompréhension. Que de mots ai-je envie de t'adresser, mon frangin, mon amour, mon père...
Le prisme bizarre que tu dirigeais vers tous en a ébloui plus d'un, en a aveuglé plus d'un. Que penser d'un paradoxe total dont j'héritai le premier de mes jours ? Si je prends le temps aujourd'hui de t'écrire c'est que tu as décidé une fois de plus de te tirer, cette fois pour de bon, ce cursus qui nous unit et provoque encore tant de questions, de tristesse et de colère.
La rencontre avec autrui faisait toujours tourner la pièce sans que tu ne la contrôles, cette monnaie du destin... Un jour pile, un jour face, romantique suranné et pourtant « mec » à tous les coups, rebelle aux dents dehors et pourtant si docile, assoiffé de vie et d'expérience et pourtant destructeur de longue haleine... Un petit martyr en aube blanche secoue la tête sur du rock en cuir noir et se demande ce qu'il fout là, fatalement différent, trop différent.
Ce n'est pas faute d'avoir travaillé le dialogue avec tous mais la faille est là, béante, et appelle, continuellement, d'une voix forte. Tu as vécu au bord de la fosse, tes enfants et tes proches en parachutes, dorés s'il en est à tes yeux, mais tu as décidé de ne pas tirer sur la ficelle mais d'entamer la chute, libre.
Tu laisses des orphelins qui n'ont que trop manqué, quoi que tu aies pu faire ou dire, la fracture était située là, sanglante, même si notre paradis artificiel cautérisait à sa manière ce mal-être infernal, insidieux, (ainsi Dieu !), couche poisseuse qui servait aussi souvent de masque, si utile devant les interrogations.
Je ne me remettrai jamais de ton départ, je souhaite par contre que ton arrivée en vaille la peine, envoie une carte, fais-la rouler des nuages, like a rolling stone...
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.