[Publié à l’origine dans C Le Mag N°184]
L'Oreille est Hardie #003
NWAR (Instrumental bulldozer / Adissan)
La première fois que l'on a vu se produire ce duo 1, on a eu la preuve qu'il se dégageait de leurs compositions quelque chose de résolument hors norme, quelque chose qui pouvait - et c'est authentique – faire pleuvoir à l'intérieur des bâtiments (!!) quitte à remplir des seaux à champagne innocents, on ne pourra jamais dire qu'en vieux routier du rock on s'attendait à ce genre de séisme. Blague à part, Nicolas (le batteur) et Laurent (le guitariste) ont commis avec leur album vinyle éponyme un des objets sonores les plus puissants depuis des lustres. Une déflagration donc, mais qui demandait quelques explications. Précisons d'emblée que le duo ne vient pas de nulle part, si les noms de TANTRUM, DRIVE BLIND, LUNATIC AGE ou FRANKIE IV FINGERS vous disent quelque chose, ces messieurs étaient de l'aventure, et ça a dû aider à bétonner leur projet.
« Nos collaborations passées, notre amitié qui ne date pas d'hier, notre proximité géographique, l'envie d'essayer quelque chose d'inédit tant au niveau line-up que de la liberté musicale, bref.....on s'est bien trouvé, et la formule duo nous convient parfaitement jusqu'à présent. » Mais alors du coup, NWAR c’est noir (hmpf) et aussi la guerre (war), peut-être un référence à ce match rythmique incessant entre les deux instruments ? « Ouais.. tout bien considéré, ouais... Mais ce n'est pas guerrier. On ne se rentre pas dedans quand on joue. Ça viendra peut être, mais c'est pas ça. Toutefois si c'est l'image que la musique t'évoque, c'est intéressant.. Le nom du groupe n'a pas été plus conceptualisé que ça...un peu comme notre travail dans son ensemble. Le délire de base est assez sombre mais ça vient comme ça sans vraiment réfléchir les choses. Je pense néanmoins que l'on se bat contre quelque chose.. un espèce de karma qui devient tout pourri autour de nous. Qui nous effraie un peu sans doute, et du coup, la musique de NWAR reflète juste.. cet état d'esprit. »
Quand on laisse traîner l'oreille, on prend du heavy rock des Seventies, un peu de noise Nineties, des pincées metal et hardcore façon math et on n’est pas loin de la vérité, ni si loin que ça de ce que les deux faisaient respectivement dans leurs groupes précédents, une forme d’intégrité dans ce monde de brutes mais aussi l’impression que les influences des gens de la quarantaine ne seront jamais surpassées, « c’était mieux avant ? » ou pour exprimer l’ambiance dégueulasse de ces derniers temps, rien ne mieux qu’un bulldozer pour défoncer les murs, très nombreux ces jours-ci ? Laurent : « "Intégrité" est pour moi un "mot maître" depuis le premier jour ou j'ai touché une guitare jusqu'à aujourd'hui ! Nos influences musicales sont ce que nous sommes... J'ai tendance à me laisser influencer par tout et n'importe quoi : les grands classiques rock, les nouveautés bruyantes, des musiques de films, des bruits dans la nature.... »
Formation : Laurent Graziani (guitare) / Nicolas Gromoff (batterie)
Discographie officielle : LP (2020) faites un tour à https://nwartheband.bandcamp.com/ pour attraper un vinyle (il n'y en aura PAS pour tout le monde et puis acheter des disques, c'est soutenir la culture, la vraie !) mais aussi sur la chaîne Youtube où figure une session live énorme d'une trentaine de minutes. Et un EP tout neuf arrive !
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BONUS
La version live / ça fuse, pour ceux qui préfèrent les versions intégrales dans le feu de l’action !
« - Suis à bloc aussi mais on va faire à l'arrache, je suppose que vos groupes du passé, pas des inconnus car de longue durée ne sont pas pour rien dans votre rencontre, d'où est venue l'idée de joindre vos forces et surtout, de ne rester qu'à deux ? Plus pratique pour le transport / catering ? Ou simplement osmose à laquelle il ne fallait pas ajouter de fioriture inutile ?
- Tu as bien tout ciblé ! C'est un vrai mélange de tout ce que tu as dit. Nos collaborations passées, notre amitié qui ne date pas d'hier, notre proximité géographique, l'envie d'essayer quelque chose d'inédit tant au niveau line-up que de la liberté musicale, bref… On s'est bien trouvés, et la formule duo nous convient parfaitement jusqu'à présent.
- NWAR c’est noir (hmpf) et aussi la guerre, peut-être un référence à ce match rythmique entre les deux instruments ? Ou l’idée qu’il ne reste « que la guerre pour tuer le silence » ? La guerre est partout pourquoi en rajouter ?
- Ouais... Tout bien considéré, ouais... Mais c'est pas guerrier. On se rentre pas dedans quand on joue. Ça viendra peut-être, mais c'est pas ça. Toutefois si c'est l'image que la musique t'évoque, c'est intéressant... Le nom du groupe n'a pas été plus conceptualisé que ça... Un peu comme notre travail dans son ensemble. Le délire de base est assez sombre mais ça vient comme ça, sans vraiment réfléchir les choses.
- Oui c'est l'impression que ça me donne : un duel musclé avec le sourire : "ah ouais, et ça tu sais le faire ça ?"
- Oui je suis assez d'accord sur le thème "duel"... Le duo permet ça ! D'ailleurs les compos viennent souvent de "défis"... "Tiens, j'ai trouvé ça ! Qu'est-ce que tu ferais dessus ?" Je pense néanmoins que l'on se bat contre quelque chose... Une espèce de karma qui devient tout pourri autour de nous. Qui nous effraie un peu sans doute, et du coup, la musique de NWAR reflète juste...cet état d'esprit.
- Noisy Warlike And Relentless, on prend du heavy rock des Seventies, un peu de Noise Nineties, des pincées metal et hardcore façon math et on n’est pas loin de la vérité, ni si loin que ça de ce que vous faisiez respectivement dans vos autres groupes, une forme d’intégrité dans ce monde de brutes mais aussi l’impression que les influences des gens de notre âge ne seront jamais surpassées, « c’était mieux avant ? » ou pour exprimer l’ambiance dégueulasse de ces derniers temps, rien ne mieux qu’un bulldozer pour renvoyer dos à dos tous les ayatollahs à la con ?
- Comme le dit souvent Laurent, faire de la musique n'est pas spécialement fun. Créer, c'est pas fun... C'est difficile, et émotionnellement beaucoup plus que ce que l'on peut croire...
- "Intégrité" est pour moi un "mot maître" depuis le premier jour ou j'ai touché une guitare jusqu'à aujourd'hui ! Nos influences musicales sont ce que nous sommes... J'ai tendance à me laisser influencer par tout et n'importe quoi : Les grands classiques rock, les nouveautés bruyantes, des musiques de films, des bruits dans la nature....
- la preuve, j'essaie de faire ça en live : Une maison est en ce moment-même en train d’être détruite à côté de chez moi à grands coups de pelle (pour éviter le mot godet, argh !), et bizarrement si on remplaçait le son pour le vôtre ce serait génial, j’en suis sûr. Si vous deviez créer une bande originale ce serait pour quoi ? Vers où vous-êtes vous dirigés en composant l’album ? A moins que l’impro ne soit le tireuse de ficelles ?
- Pour ce premier effort, on a pris ce qui venait... Très sincèrement, tout a été facile, rapide et non prémédité ! Pour avoir déjà fait de la musique à l'image auparavant, je rêverais bien entendu de mettre en musique un court ou un long ! Mais c'est un très gros boulot et je manquerais de temps à coup sur
- Y'aurait un remake d'Orange mécanique, je ferais bien la B. O... Pas toi? On va s'interviewer l'un l'autre !
- Soleil vert en split avec UNSANE !
- Oui, ça ça me parle ! On a déja une séquence d'Epidemic qui tourne sur 03 !
- Bon sinon, j'imagine que du temps vous en avez eu pour composer de nouveaux morceaux ? Ou le confinement a-t-il été comme pour moi plus source de travail que de plaintes de crocodile sur les réseaux blindés de vidéos pathétiques ?
- Pour le premier, c'est allé vite. Très. Parfois même trop, mais ça sonnait tout de suite. On l'a enregistré et mixé en six jours, alors qu'on pouvait prendre six semaines ou six mois... Le prochain, c'est pas pareil... Oui bien entendu, on a mis un peu plus de temps que pour le premier, mais ça y est c'est fini ! On a un six-titres déja pré-produit ! On s'est lâchés un peu. Y'a du piano, des percus, c'est rigolo. Mais...Il est dur à jouer quand même... On est plus tout jeunes !
- Rigolo c'est peut-être pas le mot, mais il y a un peu de lumière qui traverse les rideaux noirs je dirais
- Le piano, il sent pas la lumière.. excuses moi, mais bon...
- A défaut de jouer en concert, on compose des albums... Et oui, ces confinements donnaient lieu à des moments pathétiques sur les réseaux !
- Doit-on s'attendre à une sortie vinyle ?
- Bien entendu... Que sortir d'autre ?
- Cool, une sortie physique pour la rentrée ?
- La rentrée ça me semble tôt... Faut juste qu'on fasse l'enregistrement définitif et pis on est prêt !
- Du coup toujours tout fait maison (son, etc) ?
- Oui toujours DIY ! On a tout ce dont on a toujours rêvé niveau confort... L'expérience fait qu'on peut se passer d'à peu près tout le monde... Donc on est deux on fait tout a deux ! NA ! Et pis c'est tout. Non mais sans déconner, c'est vrai qu'on a cassé la tirelire pour pouvoir être tranquilles.
- Et si c'est d'la merde ça sera notre faute à NOUS !
- Et d'après Bandcamp les gens peuvent encore commander du LP ?
- Oui oui... C'est pas la course à l’échalote non plus mais la plateforme fonctionne bien !
- Pour être vus et écoutés, il faudrait qu'on fasse des clips avec des chats qui se vautrent des armoires !
- Dernière question, vous fous la paix, on a en commun des visuels de Fanny Saint Pierre, la collaboration (suis né à Vichy) continuera-t-elle pour le deuxième disque ?
On a pas encore d'idée visu...et Fanny a les maquettes à écouter depuis quelques semaines... Si comme pour le premier, elle nous pond un truc de malade... J'achète !
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