03
Jui
2021

On ne parle pas souvent du quotidien des danseuses, anges aux ailes contraintes à un bondage injuste : rererebelote.

Ils prirent dans leurs mains lisses, celles des tripoteurs de papier luxieux, la jolie boîte de métal ciselé, l'ouvrirent, enfin, et la musique se declencha dans un cliquetis féerique : les danseuses sur commande allaient-elles pour autant faire un sourire dans un jeu déjà si bien réglé ?

Les danseuses doivent s'entraîner sans relâche pour garder leur niveau, garantir l'excellence qui fait la différence, elles doivent ensuite pouvoir monter sur des planches qui leur sont dédiées, mais sans un public la fleur artistique n'eclôt pas, du moins pas aussi fort, la sensualité, la solennité, la folie même, ces accompagnatrices fidèles et addictives doivent pouvoir déployer leurs ailes quand les corps sont en mouvement.

Pour que l'art reste vivant, rendez-lui, c'est bien, l'espace qu'il requiert, il vous donnera son corps, sa technique. Rendez-lui son public, fût-il celui de la rue (All the world's a stage as William once said), rendez-lui ses passionnés, ses preneurs d'images, ses plumes et ce bouche-à-oreille qui nourrit la curiosité, et les danseuses auront une chance de rattraper le temps passé en cage à braver les contredanses et bâtir un retour.

L'ardence !

[Suite de Saudjade, Saudjade II : Apprendre…et à laisser ?! et Saudjade III : I had some dreams..., pour Jade, et toutes les Jade du monde - ouvertement ou non - confiné]

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