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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Si avec une pareille couverture signée Away, les hardos ne se jettent pas sur cette merveille qui pèse tout de même son poids,
c'est que le monde court à sa perte. Enfin, encore plus vite que d’habitude quoi. Pis ce sera bien fait.
Conçu à l'origine en 2014 (on tient entre les mains le quatrième tirage du livre), un projet méchamment metal qui finit entre les paluches d'un journaliste historien du rock (ce dernier déclarant humblement « que les suivants me contredisent, prouvent que j'ai tort, qu'ils fassent avancer la connaissance, mais surtout qu'ils l'écrivent »), voilà un projet qui sent bon la passion et le sérieux, qui plus est servi par une mise en page agréable et par un point d'ancrage / fil rouge qui porte heavy-demment le nom de VOÏVOD !
Depuis ses racines dans les années 60, disons 1964 quand les BEATLES débarquent à Montréal ( même si les chercheurs nous font partir tout de même du XVIème siècle !), l'auteur cite tout un tas d'artistes qu'on ne risque pas vraiment de rencontrer partout dans les rayons des disquaires en Europe, et nous sommes de ceux qui sont toujours ravis de rencontrer de nouveaux filons et explorer pour plus encore glaner des renseignements et parfaire nos connaissances. Dès le tout début des années 1970, une grosse vague de groupes traumatisée par LED ZEPPELIN et BLACK SABBATH déferle et on n’en connaît étonnamment que peu (en gros le MAHOGANY RUSH de Frank Marino, SAGA, APRIL WINE et RUSH). Pourquoi SEX, CHARLEE, AUT’ CHOSE, OFFENBACH, MORSE CODE TRANSMISSION, DANGER ou DYONISOS sont-ils si méconnus de ce côté de la francophonie ? Pareil quand se greffent des apports du psychédélisme, du progressif (l’ « anti-rock » pour parler dans la langue locale) et du proto-punk, les pionniers d’APOCALYPSE, TENSION, D. D. T. ne sont-ils pas, non plus, plus connus que ça en dehors de leurs frontières ?
Heureusement, le hard arrange toujours tout, et un courant purement metal révolutionne quelque peu la scène québécoise : VOÏVOD (qui étudient CONEY HATCH ou ANVIL régulièrement de passage avant de profiter des échangeurs de cassettes locaux pour passer à la vitesse supérieure) et leurs rivaux DEATH DEALER (plus tard DEAF DEALER après la défection de certains membres et une sale histoire avec les légendaires Banzaï Records), mais aussi SWORD ou TROP FEROSS (up the grrrlzzz !!!) investissent des radios, des journaux et surtout des lieux mythiques dont on fait aussi le tour : Le Moustache, Le Cercle électrique, L’Univers, Les Foufounes Électriques, Le Rising Sun, Le Spectrum, tout autant que les locaux de « pratique » chez Émile ou à la Cité 2000 qui ont permis à toutes ces formations de jouer régulièrement pour la plupart dans cette région sûrement bénie des démons de l’Enfer vu la profusion de groupes de descendants mémorables comme EUDOXIS, DAMNATION, AGGRESSION, SOOTHSAYER, DEAD BRAIN CELLS, OBLIVEON, VOOR, GORGUTS, PURULENCE, mais aussi de tous les groupes hardcore que les auteurs ont eu la bonne idée de ressortir des caveaux funéraires afin de rappeler la porosité des cloisons entre des genres soi-disant irréconciliables.
Quoi de mieux qu'une bonne « défonce » pour tout remettre à plat et repartir en bons camarades ?
Très, très chouette lecture, heavy-demment parsemée d'irrésistibles expressions québécoises joliment fleuries, on attend désormais la suite les cousins !
292 pages illustrées en noir et blanc, 34.95$
ISBN : 9782924031162
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