Chroniques concerts
13
Juil
2020

Pour commencer un bon weekend culturel en bonne et due forme,

un petit tour dans le gignacois ne fait jamais de mal. Pour éviter les bouchons d’un weekend annoncé bordélique de longue date, petites routes, Saint-Paul-et-Valmalle un casse-croûte, ascension d'une cigale à peine sortie du trou, jusqu'en haut d'un arbre du spectacle le clou, si vous êtes sages on vous montrera peut-être les vidéos. Et comme quoi le mot larve n'a pas forcément la bonne signification quand il devient connement insulte. On the road again après un café sous brumisateur et petite pensée pour le copain Michel $ que nous étions venu voir il y a des lustres alors qu'il était plâtré pour faire une interview fleuve au sujet des vénérables SHERIFF 1 d'antan… J’espère que tout va bien de ton côté amigo !

Les petites routes qui passent aux abords de Grabels et Saint-Gély-du-Fesc ne manquent pas de poésie, on se régale de poser les yeux dessus, d'autant que les bords et fossés sont assez soignés, ça change du quotidien… Souvignargues atteint, valises posées, on retrouve les PALAVAS SURFERS comme par hasard dès l'arrivée sur le site. Premier artiste sur scène, le bonhomme Dada punkifie l'hell-ectro et scande des textes plutôt pas mal foutus d'après ce que l’on peut en entendre, tout en supposant que sonoriser le bouzin ne doit pas forcément être une sinécure. Dada donne de sa personne, son cocktail dansant et acide à la fois aurait mérité plus de réaction d'un public pour le moment plutôt parti pour l'apéro dans un lieu où l’ambiance pinède / cigales, la présence de plein d'animaux rigolos, dont des poules forcément de luxe avec leur drôle de plumage, n’aide pas à la concentration.

Un peu plus tard, ROCCO GLAVIO (les cousins cachés des MOLARDS peut-être ?) déboulent d’abord en trio (une batteuse volontiers bûcheronne et deux cordistes au son costaud, le gratteux sévissant en plus au micro) et font dans le punk heavy et sombre chanté en français (les musiciens eux-mêmes se qualifient apparemment de « hard punk »), muni d’une facette parfois plus rock'n'roll quand ça leur chante. Ils sont ensuite rejoints par une jeune choriste (qu'on a beaucoup de mal à entendre). Moment sympathique avec ces savoyards un poil surpris par l’impitoyable soleil héraultais qui tape bien fort sur la tête de tout le monde, on note une belle énergie et une inévitable reprise des BÉRU entre autres, on essaiera d’écouter ça au propre pour se faire une idée plus précise. Même condamné au soda, l’organisme a plutôt du mal face au laminoir de ce bon vieil Hélios. Ailleuh.

LES CLODOS ne sont pas gâtés car eux sont carrément contraints de jouer en plein cagnard sur la petite scène ensuite mais les deux bordelais ne se plaignent pas et font péter un excellent set de reprises acoustiques qui fait éclore dans le ciboulot un tantinet givré de votre non-serviteur un irrésistible carambolage scénique convoquant LES VRP meet Chevalier et Laspallès dans un juke-box à crête crachant plein de classiques punk à la contrebassine, au ukulele et au kazoo. Le spectacle est impayable et le décor top classe, on en aurait bien pris un peu plus tant le moment est agréable et les musiciens doués pour inspirer respect et amour immédiats, on est définitivement fan et on est pressé de les revoir ici ou ailleurs, et on ne cracherait pas sur un enregistrement en dur, comptez sur nous pour mener notre enquête et en recauser ici, bien heavy-demment.

Allez hop, on revient plein sud avec les vauclusiens de FICTION ROMANCE, vétérans du punk rock à la française depuis bientôt trente piges à qui l'on inflige une longue balance qui semble leur coûter une partie de leur temps de scène. Bref, le groupe délivre toujours ses compositions avec énergie et bonne humeur, Gruik envoie l’habituel clin d'œil au frangin Souflette (putain mais t'étais où encore ?! ) pendant la bataille sonique où les classiques du groupe défilent les uns après les autres, et la question cruciale point rapidement quand on est un éternel gourmand en matière de rondelles vénéneuses : n’est-il pas temps pour un nouvel album du groupe de pointer ses sillons quand le dernier remonte quand même à…2010 ?! En attendant, on conseille l’écoute de THEE GUNLOCKS, groupe dans lequel sévissent chanteur et guitariste de FICTION ROMANCE dans un style garage punk à l’ancienne.

Sud, suite, l’excellente formation LAZY DOLL FACTICE est dans la place et prouve rapidement dépasser de la tête et des épaules niveau présence et occupation de scène tout ce que nous verrons dans une soirée pourtant riche en brûlots, la faute à une alchimie punk rock pur jus gueulard et revendicatif et violon versatile et entraînant. Les morceaux issus du nouvel album (sorti en vinyle et CD) passent rageusement le barrage de la scène, on tient clairement là un groupe à surveiller de très près, il ne tardera pas à se faire connaître des fans de punk rock sauvage et ciselé à la fois, au niveau des textes comme à celui de la musique. La barre est placée très haut pour la suite mais nul doute que LDF tient le bon bout ! Et on sera là pour continuer à les soutenir, d’ailleurs, puisque tu sembles savoir lire, ne manque pas leur interview dans Akhatizine #1 si tu veux en savoir plus !

Ah ben voilà, on voulait un peu de rab’ de reprises made in LES CLODOS, ça tombe bien, les v’là qui r’viennent occuper le changement de plateau avant un des gros morceaux de l’affiche, cool. « On s'perd pas d'vue, on reste unis. » Encore faudrait-il imaginer une quelconque unité quand on voit les efforts faits par une partie de nos congénères pour faire pousser des murs partout. MOTOR RIOT se distingue en tout cas par un putain de bon cocktail de crusty punk et de touches oi! avec chant en français et groove motörheado-dischargien, le genre de trucs qui bastonne sec, réjouissant pour qui aime quand ça abrase, on en fait partie et on adressera donc la facture de l’ostéo à ce méchant groupe avec qui nous partageons beaucoup de points de vue.

Lourde tâche pour les PALAVAS SURFERS de Montpellier que de passer après ce crescendo de punk, mais c'est mal les connaître que de croire qu'ils pourraient se démonter devant l’adversité. Changement de plateau et le groupe prouve rapidement que sa présence est loin d'être incongrue sur l'affiche comme on avait bêtement pu le craindre, ça pogote même carrément bien devant la scène, amenant de belles quantités de poussière au septième ciel, comme des sortes de nuages indiens qui voudraient signaler l'essence même du rock'n'roll sur la carte terrestre vue d'en haut. Vivement l'album bordel (encore une arlésienne !), on vous l'a déjà dit, les PALAVAS avec cette formation, c'est le panard intégral pour qui révère le garage rock punky, soulful et fuzzy interprété par des orfèvres. Si Môssieur 19 veut bien fout’ la paix quelques mois on verra sortir ça sur vinyle, en tout cas y a intérêt ! Argh !

L'urgence médicale surprise n'attendant pas, nous nous voyons au regret de nous barrer après seulement quelques morceaux furax des KERFUCKER de Bretagne, chantres d’un punk (c) « rustique » brutal et gueulard qui tape bien fort dans les oreilles et qu’on s’empressera d’aller découvrir par un autre biais, on reviendra pour le Primitive Summer où plein de copains (HOW IT WORKS, OUT OF SCHOOL ACTIVITIES, DEAD MARRIED…) joueront, en attendant salutations à tous les copains vus ou découverts innrillaïfe, quelques points sont à revoir au niveau logistique (les food-trucks démissionnaires c'est pas beau, le menu unique non plus quand on ne mange pas de barbaque) pour pouvoir continuer de plus belle, avec en endroit pareil faut profiter, pas sûr que les choses perdurent, mais bravo à la production Chat Noir pour cet événement chouettos.

Punk as fuck !!

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Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCHuh5y1g_leX4iZ9O37o_zA

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