Chroniques concerts
03
Jui
2011

Les systèmes de pensée laissent parfois rêveurs.

Imaginez une minute deux restaurants côte à côte sur une petite place, avec pour chacun une petite terrasse ensoleillée et une serveuse aux jolies petites fesses. Seulement là où la différence est flagrante c’est qu’un des deux est bondé de clients alors que l’autre est totalement vide. Et d’un coup, avec une voix de philosophe de gymnase, l’imbécile qui vous accompagne ce jour-là balance avec cérémonie : « on a qu’à aller chez le premier, si c’est plein c’est que c’est bon ». Dans un même ordre d’idée à Montpellier depuis l’invasion étudiante, si un concert est gratos, c’est que c’est nul, y a pas à tortiller. 

 

Fred ?! et Céji, toujours à l’affût de bon son, font vrombir la Fiat Luxe en bas dans la rue, c’est le signal, une invitation au voyage sonique qu’il serait regrettable de refuser, les petits bras musclés des messieurs-dames étant "chaux comme la braise" gniark gniark. Let’s donc go to la Secret Place, peuplée évidemment de quatorze pelés. INTERLUDE : ouais mais bon faut comprendre, d’abord il pleut, pis c’est férié ensuite c’est loin puis bon, si c’est gratuit c’est que c’est nul alors bon hein FIN DE L’INTERLUDE 

 

DILEMME le premier groupe ne parviendra pas à capter l’attention de la Bête qui sommeille, malgré quelques bonnes trouvailles mélodiques de la part du guitariste-chanteur et un enthousiasme général, l’aspect jeune débutant prend le dessus, cette salle était pourtant l’occase de se faire remarquer. Il est vrai qu’à leur décharge, le public n’est composé pour la plupart que de leurs (jeunes) potes donc comment faire autrement que bonne figure ? Pas la came du vieillard intransigeant. 

 

GRU:GRÜ (pour monter sur les toits toits ?) débute son set avec des accents rappelant des Zorneries du meilleur aloi puis, aspiré par l’ambiance un rien morne de la soirée, les morceaux du coup nous paraissent plus ou moins de la même facture malgré des zicos qui prouvent être méchamment aguerris ; l’heure de sortir saluer l’équipe de Tout à Fucking Fond sonne, la faute à une allergie à la clarinette diagnostiquée à la naissance. A revoir tout de même dans d’autres conditions. 

 

GUNS OF BRIXTON, malgré un nom qui évoque les CLASH, évolue dans une sphère qui inclurait noise, post rock, dub sombre et why not une dose de heavy / doom. Les fantômes d’artistes aussi variés que NEUROSISBJÖRKBLACK SABBATHGODSPEED YOU BLACK EMPEROR !PINK FLOYD défilent au pas de l’oie dans un cervelet émerveillé par la maîtrise tranquille de ces musiciens et la tension gigantesque qui paradoxalement émane de leurs compositions longues, souvent lentes et quasi-instrumentales. La bande originale d’une ascension, genre un Into the Wild sur les pentes d’un volcan en Islande (qui serait encore plus hallucinant avec des projections vidéo if you ask me). Foutredieu une salle bondée aurait été la récompense d’un tel pied et on ne saurait trop conseiller aux bordelais d’ignorer le modèle montpelliérain et se précipiter CE SOIR au Saint-Ex si la mémoire ne joue pas des tours. Et d’acheter leur dernier album !! Faut tout vous dire à vous tsss...!

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