Chroniques concerts
30
Jui
2011

Jean-Mohamed Lopez-Schneider n’avait à ce jour jamais accédé à la juste vengeance qu’il escomptait.

Affublé en effet d’un patronyme témoignant du douloureux cépage généalogique dont il était l’infortuné dernier grain, on peut dire qu’il avait dégusté à l’école, à vrai dire même quand il sortait son chéquier il provoquait la même hilarité que d’autres, champions de la blague truculente, avec un caramel emballé de jaune. Ceci jusqu’au jour où deux héraultais de passage à Paris lui firent comprendre la sacro-sainte réalité de la vie : y aura toujours pire que soi, même entre les hommes politiques c’est dire. Car en fait la paire d’andouilles tentant de garer le 4x4 dans le parking de l’hôtel ne surent même pas faire marcher la carte magnétique permettant d’ouvrir la grotte à caisses. Revanche sur la vie quoique furtive, Jean-Mohamed Lopez-Schneider rit aux éclats, accompagné pour le coup par les deux splendides jeunes filles de l’accueil qui, découvrant soudain le beau sourire de l’obscur jeune homme qu’elles croisaient tous les jours sans regarder, se décidèrent chacune à l’inviter un de ces quatre à sortir... 

 

Bon ok, Eddie et Ged (« chambre 631 » !), les deux tartes en question, et de surcroît fanatiques de la Vierge de Fer depuis plus de vingt ans, avaient mieux à faire que du calcul, après huit heures de caisse ponctuées par un carnage systématique d’insectes volants et autre guano-surprises (quand l’agent X6 passe, les bestioles trépassent...), il FALLAIT une mousse houblonationnée, fût-ce à un tarif prohibitif au sein du Bercy-village des familles. Mais voilà qu’il faut déjà décoller et renoncer au défilé des métalleux perdus dans le quartier sous une température infernale et un ciel grisâtre de très mauvaise augure... Bercy, nous voilà ! 

 

Entrée franchie malgré de très tactiles vigiles, dégustons, en l’occurrence subissons plutôt, le terrible forfait de RISE TO REMAIN, le groupe du fiston Dickinson pistonné pour la première partie malgré un Justin-Bieber-metal abominable enrobé d’un son digne de la Fête de la Musique à Clermont-L’Hérault. Gargl. Le respect du public jadis de rigueur dans le milieu imposait la présence sur l’affiche de groupes au minimum potables, il n’en est plus rien aujourd’hui, malgré des tarifs qui ont triplé depuis l’euro, la monnaie à sens unique, ta mère te le dira. 

 

Fi donc de tous les marauds, parents, copines qui se gaussaient antan des motifs des t-shirts "horribles" de MAIDEN, quel hallucinant bonheur de les revoir à chaque fois, en forme même si vioques, absolument tremblementdeterrisants dès qu’ils empoignent le matos pour deux heures de heavy metal classique, le seul, le vrai IRON MAIDEN même que quand ils seront pu lô on s’demand’ra s’il est utile d’être encore lô nous-mêmes en fait... Et les salopards ont bon goût, pour annoncer l’arrivée du groupe sur scène, c’est le merveilleux Doctor, doctor des géniaux U. F. O. qui retentit et paf, set-list, chuis un fou : looooooongue intro qui fait monter la pression, détacher les cheveux, dire "ready ?" aux cervicales et paaaaf : The Final frontierEl Dorado (bien speed !), 2 Minutes to midnightThe TalismanComing homeDance of Death,The TrooperThe Wicker ManBlood brothersWhere the wild wind blowsThe Evil that men do et Fear of the Dark. Sans compter un rappel percutant Iron Maiden + The Number of the Beast +Hallowed be thy name (!!!) + évidemment Running free. On prend le tout, on le transpose dans un Bercy plein à craquer et K-boom dans la tronche. Si on a pu, même au sein de la Church des Dead, cracher très méchamment à la gueule des IRON MAIDEN pour les parutions incongrues, cash-in au possible de multiples compilations souvent basées sur le passé glorieux du groupe, on ne peut que hurler la joie ressentie à la vue d’une prestation à beaucoup de pour-cent bâtie sur le(s) dernier(s) album(s), attitude louable et loin de celle de la majorité des icônes rock des Seventies qui jouent systématiquement au best-of perpétu-Hell. Up the Irons forever !! Le plus grand groupe du monde est venu, a vu et vaincu sans le moindre problème. Yeeehaaah !! 

 

ET PIS L’OGRE... 

 

Le temps maussade, rien à voir avec Isra-Hell, qui nous accompagne en ce matin post-Death-y-b’Hellique, nous fera réécouter The Final frontier, dernier album de MAIDEN (chronique sur Dead Fucking Church M’aaagh #9) avec une autre oreille, bienveillante et tout. Putain, si nous n’étions en fait que des gentils garçons, au fin fond d’une viande torturée par les excès en tous genre ? Nan, c’était pour rire, pas de happy end ici mec.

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