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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
La vie est faite d'échanges, de donnant-donnant, de toka-koka :
Noise Records, qui a signé le groupe après avoir écouté la cassette que le rapportent du Canada les membres de CELTIC FROST, propose ainsi à VOÏVOD de tourner en Europe en compagnie de POSSESSED, en revanche il faudra que le groupe trouve un créneau afin d'enregistrer son nouvel album. Les musiciens s’attellent donc à une œuvre qui dénoncera comme d’habitude un maximum d’anomalies sociales : expérimentation sur les animaux, traitement des schizophrènes par la lobotomie (« Si c’est ça la médecine, je préfère la guillotine !), l’aliénation, le pouvoir d’une élite auto-proclamée sur tous les autres, bref la science sans conscience et le profit qui passe visiblement avant la sûreté, remember la catastrophe de Tchernobyl et l’explosion de Challenger la même année.
Après deux albums plutôt axés baston 1, les quatre québécois envisagent les compositions autrement : d’une part les paroles extrêmement importantes dont se chargeront Away et Snake, d’un autre côté la musique que Blacky et Piggy passent beaucoup de temps à rendre plus complexe, autant que les deux autres développent le concept du groupe, son personnage se dirigeant ni plus ni moins vers l'espace pour voir s’il n'y aurait rien de mieux que la Terre dont les habitants ont visiblement décidé de se détruire au lieu de réfléchir. Direction Berlin pour la mise en boîte avec Harris Johns entre novembre et décembre 1986, grand changement pour un groupe qui n'avait travaillé pour l'instant que sur sa terre natale et pour qui l’anglais, et encore plus l’allemand, restaient relativement primitifs.
« We are connected », les musiciens n’ont jamais travaillé aussi dur, la passion du metal nous relie avec eux de manière physique, le personnage lui est propulsé dans l’infini pour ce voyage d’un peu moins de cinquante minutes. La science-fiction qui se frotte à la réalité s’avère plus glaçante,, quatre morceaux de plus de six minutes s’approchent déjà du rock progressif sans renier la furie thrash, c’est juste qu’avec ces voix robotisées on ne peut s’empêcher de penser qu’en Allemagne, des gens comme KRAFTWERK ou Klaus Schultze ont dû accompagner VOÏVOD dans les arrangement. Killing Technology est le premier véritable album d’extreme metal progressif (ou de « space metal » comme VOÏVOD le définit lui-même) de sa longue carrière, il reste passionnant à écouter, toutes ses sonorités étranges que le groupe maîtrisait avant ont enfin la place qu’elles méritent, avec une production à la fois plus lisse mais permettant les excès bruitistes habituels : c’est si bon, quel boulot au niveau rythmique !
Un formidable travail de compilation a été fait ensuite afin de compléter cette réédition exhaustive : un second CD contient le live Spectrum (quatorze titres enregistrés à Montréal pour un total de quatre-vingts minutes) et ce n’est pas tout, un DVD supplémentaire contient aussi tout un tas de trucs : pas moins de cinq vidéos live captées en 1987 (dont une au Rex de Paris où la sécu n’est pas forcément commode mais aussi en grande difficulté devant les « cousins » du groupe) et représentant une demi-douzaine d’heures (!!!) de metal brut et cru, un live audio à Bruxelles enregistré le 28 novembre 1987 (à l’origine sorti en cassette par le groupe), un diaporama de créations graphiques signées Away (quel talent !) mais aussi plein de photos. Tout comme le livret contient des notes et extraits d'interviews par Malcolm Dome, une chronique d'époque mais malheureusement pas les textes. Pour le reste, on considère que tout y est ! Beau travail !
AAARGARGANTUESQUE !
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Certaines images peuvent choquer les âmes sensibles.
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