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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Assassinés en même temps que ses amis de Charlie Hebdo, l'envie, le besoin, l'art de dessiner quittent brusquement Luz.
Contre toute attente, il va y mettre un certain temps, mais il va revenir. Différent certes, mais on le serait à moins après l'épreuve traumatisante que l'auteur a vécue cette saloperie de jour de janvier 2015. C’est au travers de courtes séquences, de la retranscription de rêve à la réflexion sur le souvenir, que Luz dit sa douleur, mais aussi son humour plus fort que la mort (ce pigeon est tout à fait hilarant) et l'amour colossal qu'il éprouve pour sa compagne-pilier omniprésente sur ce chemin de croix où plus d'une fois sa présence se montre déterminante dans l'évolution d’un homme qu'elle aime elle aussi de manière inquantifiable.
Puissent-ils bouillir vivants dans un chaudron d’excréments post-piment pour l’éternité, les assassins sont également partout, et qui mieux que Stephen King pouvait être choisi pour évoquer l'indifférence innocente et cruelle du monde dans la préface, à l’individu lui-même les rêves horribles, la boule au ventre, l'absence de sommeil, les crispations (qu'elles soit musculaires ou provoquées par ces flics qui sont toujours derrière le dos d'une éternelle cible, boulot sûrement très chiant pour les uns et pour les autres), sans parler des complotistes à deux francs et des journalistes pas toujours très pudiques avec celui qui a échappé de peu à une fin atroce.
Un miraculé qui de plus ne peut peut-être pas ne pas s'empêcher de s'en vouloir d'être un survivant, de penser qu'il est regardé comme une bête… On n’aurait pu trouver meilleur titre que celui-ci, perso on parlera peut-être d’auto-psychiatrie, de toute façon tu auras beau pondre les plus belles phrases du monde, personne ne peut approcher l’indicible état d'esprit sombre à pleurer de Luz qui étrangement parvient aussi à accoucher d'humour, chose que ne peuvent comprendre des crétins gigotés par des marionnettistes, le rappel des Idées noires de Franquin n’est sûrement pas innocent puisqu’elles sont L’illustration, sans jeu de mots, d'une grave dépression dessinée.
En un mot : poignant.
125 pages en noir et blanc, 14,50 €
ISBN : 9782754812757
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