InterviewsLes propos des interviewés n'engagent que leurs auteurs.
13
Fév
2010

[Publié à l’origine dans [Sic] HS]

Pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas encore le groupe, le cheminement d'OTH vers LES NAUFRAGES puis maintenant LA GAUDRIOLE peut surprendre, en particulier au sein de la frange dure du public rock'n'roll, souvent connue pour son intransigeance. On retrouve pourtant dans cette musique le côté rebelle des troubadours d'antan, premiers artistes mobiles et critiques de la société. Le trad' était-il depuis longtemps un souhait musical de Spi ? Des rencontres musicales marquantes l'ont peut-être influencé ?

J'ai découvert le trad OC dans une fête sauvage dans les montagnes. C'était vertigineux. J'ai réalisé alors à quel point nous avons été coupés de nos racines, de notre terre. De plus j'ai rencontré un milieu artistique sans frime, sans cinéma, sans stars. Les musiciens sont au service de la danse, au service du peuple et non l'inverse.

Depuis 2004, deux albums sont sortis ("En avant balèti" en 2004 et "Tribalités" en 2007), un troisième est en cours de finalisation, pouvez-vous nous les présenter ? Où peut-on se les procurer ? Comment l'enregistrement du petit dernier s'est-il passé ? Devons-nous attendre à quelques surprises ou la recette restera-t-elle inchangée ?

Ce nouvel album vient juste d'être mixé, je ne sais encore quand il sortira. La différence avec les deux premier c'est qu'il sera plus personnel avec deux tiers de compos et toujours basé sur l'énergie car nous l'avons enregistré "live" au studio.

Un des points forts de LA GAUDRIOLE sont à mon sens les textes irrévérencieux et en même temps proches de la tradition médiévale de Spi. Trouvant (troubadour = celui qui trouve !) les mots qui font mouche en maintenant un rythme souvent endiablé, comment les auteurs fonctionnent-ils pour composer ces vers un rien villonesques ? La musique est-elle composée en premier ?

Chez moi, la musique vient toujours en premier. Ensuite je cherche le titre, le refrain. S'il est assez fort, j'y trouve tout le déroulement des couplets. Pour mes textes, je ne cherche pas spécialement un style irrévérencieux ou autre mais cela me vient toujours comme ça, je m'amuse avec mon esprit et il en ressort souvent de la provocation

L'accent est mis sur la danse (troubadour = qui tourne, qui vire !), chaque morceau est même présenté avec le nom de sa version dansée dans le livret des disques. Ambiance garantie ! Comment se passe un concert de LA GAUDRIOLE ? Quelqu'un dirige-t-il les danses ou bien le public serait-il chevronné en la matière ?

La danse trad est la grande découverte de ma troisième vie. Après OTH et LES NAUFRAGES, j'ai découvert la force colossale de l'art complémentaire à la musique qu'est la danse. L'ivresse de pouvoir s'amuser en retrouvant son âme d'enfant, ne plus avoir besoin de l'alcool pour faire la fête. C'est une vraie rébellion de l'authenticité et de l'autonomie.

Une version électrique de la GAUDRIOLE semble exister, quelles sont les différences entre les sets / formations ? Un côté rock plus appuyé peut-être ?

Il n'y a pas de version électrique de LA GAUDRIOLE. Nous jouons tous acoustiques. L'énergie pure sans artifice est notre base.

En parlant d'électrique, vous partagez l'affiche avec deux groupes connotés rock / punk à tendance trad, j'ai nommé GOULAMAS'K et les RAMONEURS. Que pensez-vous de ce retour du trad au sein du giron rock'n'roll ? A la suite de groupes tels les mythiques POGUES ou encore les DROPKICK MURPHYS dans le rock costaud, ils essayent de remettre au goût du jour l'appartenance à une culture qui leur est propre, attitude qui semblait être oubliée au milieu d'une scène rock uniforme et aseptisée, peu concernée par grand' chose. Vive la diversité !

La France fait partie des rares pays au monde à s'être fait voler ses racines. Sauf la Bretagne qui a su les préserver. Les jeunes rebelles là bas vont au festnoz comme à un concert de rock. Mais la culture occitane n'a pas su garder le contact avec sa jeunesse... jusqu'à présent. Car de plus en plus de jeunes viennent aux balétis. C'est là dorénavant que l'on trouve les plus belles filles !

Une nouvelle formation de LA GAUDRIOLE monte sur scène ce 13 février, pouvez-vous la présenter aux lecteurs ? Quelle a été l'implication de ces musiciens sur l'album à venir ?

Nous avons changés de vielleux. Pierre Laurent Bertolino, qui jouait dans le groupe DUPAIN de Marseille nous a rejoint. Nous avons aussi intégré un bassiste : Claude Boussard qui nous apporte son talent et son expérience.

Quels sont les futurs projets du groupe pour 2010 ? Des dates à annoncer ?

Sortir ce troisième album. Pour l'instant, comme date importante : Sam 19 Juin – Saint Brès (34) – Total Festum

Les derniers mots sont pour vous, merci pour vos réponses et bon concert !

La subversion c'est l'érotisme.

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