Trente ans pile que CHANSON PLUS BIFLUOREE sévit,
et voici donc un nouveau spectacle intitulé Le Grand casting, pastiche d’un télé-crochet permettant au trio de ces chanteurs terribles (doublés de comédiens marrants) un prétexte à une satire fort à propos. Derrière les blagues, il y a l’acide. En reprenant tous les clichés de la variété-poubelle, le groupe se livre à un vrai-faux hommage à la chanson française classique qui réveille la nostalgie mais électrise le style dans le même temps grâce à une belle proportion de vitriol dans la tambouille. Pour autant, le spectacle ne se veut pas méchant, c’est un bonbon qui pique comme on les aime avec des jeux de mots incessants, du piano et un ukulele à géométrie variable (pour un effet international).
Les personnages entre imitation et satire, interprétés avec des mimiques et des gesticulations que l’on croirait directement héritées du cinéma muet voire du mime, sont souvent grotesques vu les costumes dont ils sont de plus affublés, ils donnent donc l’occasion de revenir sur l’actualité ou les grands sujets de société : la cruciale question du lavabo bouché ou des noix de Grenoble, Rudy Scount et la Suisse, le retour en grâce de la chignole, l’importance du slam… Ces hommes sont visiblement ravagés mais tordants et le public accroche à fond au point qu’il chante comme si de rien n’était les paillardises hilarantes du "folk" (note : parfois, comme la voisine de gauche, avec une voix de crécelle ou de moineau asthmatique, aïeeeuh) et se bidonne devant l’extraordinaire performance du duo Pat et Marconi ou le combat dantesque de Jedi version sud-coréenne.
Pour la première fois depuis des siècles, on en vient presque à attendre impatiemment la publicité, livrée en version chanson rétro impayable, et même les commentaires agacés de Laurence de la prod’, les jurés étant, à l’image des candidats, une belle bande de bras cassés. "Heureusement", les intermittents veillent...
Malgré des chaises un poil douloureuses (c’est l’âge peut-être…), on découvre en ce tragique jour d’élections départementales une très belle nouvelle salle avec cette Parenthèse à Servian, dotée d’une chouette acoustique et d’une installation très pro, on reviendra donc faire un tour très prochainement.
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.