InterviewsLes propos des interviewés n'engagent que leurs auteurs.
22
Nov
2010

[Publié à l’origine sur Dead Fucking Church M’Aaagh # 9]

Hell'o les hurleurs ! La version vinyle de l'album est sortie chez Metal Coven Records avec une nouvelle pochette. Comment avez-vous décroché le deal chez eux et pourquoi n'avoir pas gardé la couverture qui illustrait le CD ? Pour ma part je trouve qu'une fois de plus Jean-Pascal Fournier a pondu quelque chose de terrible ici ! Par ailleurs qui a donc commis celle du LP ? Est-il toujours disponible ? Que reste-t-il des 500 copies initiales ?

Alexis : Les mecs de Metal Coven sont des amis, et la sortie du LP chez eux a été décidée d’après des versions très crues avant même la fin de l’enregistrement de l’album, sans doute dans un état d’ébriété collective à la limite du décent. Pour la couverture, même si celle de JP Fournier pour le CD est géniale, on voulait de toute façon changer, un petit geste pour les passionnés qui prennent la peine d’acheter les deux. On avait prévu d’utiliser le dessin (fait par notre guitariste, François) qui est sur notre premier t-shirt (noir et blanc), mais Metal Coven nous ont demandé si on acceptait de la confier au dessinateur qui fait traditionnellement toutes leurs pochettes. C’est Headlight, un japonais fou, leader du groupe du même nom. Comme on était saouls, on a accepté. On leur a préparé une description d’ambiance en anglais, qu’ils ont traduite en allemand puis fait traduire de l’allemand au japonais avant de lui envoyer par pigeon voyageur. Ça ne pouvait que bien se passer. Il nous reste des LPs, oui. Je ne sais pas combien on en a vendu sur les 500 exactement, au moins la moitié c’est sûr. Par contre le CD est quasiment épuisé (sur 1000 exemplaires) chez Emanes, ce qui est un résultat complètement inespéré pour un petit groupe inconnu comme nous qui déboule de nulle part sur un label underground avec un premier album sans même avoir sorti de démo. Evidemment on ne gagnera jamais un radis (dommage, c’est bon les radis), mais ça va nous permettre d’enregistrer le second dans des conditions un peu moins folkloriques que le premier sans avoir à trop avancer de nos poches. L’avantage c’est que le premier a été enregistré dans des conditions matérielles tellement minables qu’il n’a pas été trop dur à rembourser (sauf si on compte les quantités industrielles de nourriture et de bière ingurgitées pendant l’enregistrement).

Le Gorg : Alexis est un peu timide là-dessus, mais il faut bien avouer que pour avoir le deal avec Metal Coven, il a dû coucher avec une des meilleures amies des mecs du label. Je lui ai dit que ça ne servait à rien parce qu’en leur faisant boire quelques binouses, on arriverait sans problème à les faire signer. Mais le garçon est consciencieux, il a tenu à se sacrifier pour le groupe... « die for HÜRLEMENT » ! Mais il n'a jamais couché avec le japonais qui a fait la pochette du vinyle. Pourtant, celui-ci nous a fait une des plus belles pochettes de chez Metal Coven. C'est vrai que pour le CD, Fournier a fait un travail magnifique. Quand on a vu l'esquisse faite au crayon, on s'est dit qu'il s'était planté et qu'il nous avait envoyé la pochette destinée à un gros groupe ricain ou anglais... Dommage qu'à l'impression les couleurs soient plus sombres, le dessin perd de sa puissance. Il y a des rumeurs comme quoi Metal Coven auraient gardé une grosse partie des vinyles pour les vendre beaucoup plus cher comme collector sur Ebay dans 10 ans quand ils seront épuisés. (N. D. G. : Plaisanterie mise à part, c'est une technique répandue de nos jours, aaah le commerce !)

Vous avez aussi participé à une compilation qui elle aussi sort sur les deux supports, Keep it true - The Underground Kodex Vol.1 avec tout un tas d'autres groupes sur Iron Kodex. Avec une pochette qui semble elle aussi très réussie ! Comment avez-vous décroché l'invitation ? Avez-vous eu d'autres propositions pour participer à d'autres compilations depuis ? Tout ça rappelle l'âge d'or et toutes ces compilations à la Bonjour l'Enfer, Metal for muthas, Metal Massacre, Death Metal, en particulier en 33-tours ! Le morceau Harvester a-t-il été enregistré exprès ?

Alexis : Pour l’invitation, c’est Iron Kodex qui nous a contactés pour nous demander de participer à la compile. Ils n’ont pas eu besoin de demander deux fois, surtout qu’on est des piliers de la buvette du Keep It True (on n’en rate jamais une édition) depuis des années, c’était un vrai honneur… Ça fait quelque chose de se retrouver là-dessus, en plus le double LP est magnifique ! Comme on n’avait pas d’inédit des prises du premier album, on a enregistré un morceau prévu pour le second, exprès pour la compile. Une sorte d’avant-première, de démo. On refera le morceau pour l’album, pour que cette version reste unique – et aussi pour qu’il sorte avec un meilleur son que sur cette session improvisée. Il y a d’autres compiles en cours, par exemple une prochaine édition de la Long Live Metal d’Emanes. Et une ou deux autres, mais comme je n’ai aucune idée de si on peut en parler, je vais m’abstenir avant de faire une connerie.

François : Je vais quand même rajouter qu’on prépare une reprise de MERCYFUL FATE, pour le tribute qui sortira chez Emanes (encore !).

Le Gorg : un jour une grande blonde ultra sexy est venue nous voir en nous demandant d'enregistrer un morceau pour une compile Keep it True. Il me semble que ce sont les gars de Metal Coven qui nous l'ont présentée. Cette nana est tellement sexy et canon que si elle nous avait proposé de faire une reprise d'Yvette Horner pour une compile du Keep the Accordéon True vol. 1, on aurait signé les yeux fermés. Nous avons donc enregistré ce titre avec les moyens du bord. Il sera présent sur notre deuxième album  dans une version différente et complètement ré-enregistrée en studio.

Le deuxième album est en chantier ce me semble, où en êtes-vous donc ? Une sortie sur les deux supports est-elle d'ores et déjà prévue ? Sur Emanes ? A quoi peut-on s'attendre avec cet album ? Quelques infos supplémentaires sur la teneur générale ?

François : Tous les morceaux du prochain album sont composés et nous sommes actuellement en train de les répéter (histoire d’être sûrs qu’on joue tous la même chose) et de peaufiner les derniers détails (solos, breaks, etc.). Le contenu sera un peu plus varié que sur le premier, où nous voulions avant tout frapper un bon coup bien speed pour poser les bases (on frappe d’abord, on discute après). Là nous avons exploré un aspect plus épique de notre musique, sur certains morceaux, tout en gardant la hargne grassouillette et velue qui caractérise notre style. On vous promet encore de bonnes tranches de headbanging  sauvage ! Même si l’orchestre symphonique risque de surprendre à la première écoute… En tout cas je peux te dire que ce sera l’album de la maturité !

Alexis : Il sortira en LP et CD, et comme on veut le faire chez Emanes et qu’ils sont partants à fond, on peut confirmer que ça se fera chez eux, dans la fraternité et le bonheur et l’amour sale. Ce à quoi il ne faut PAS s’attendre avec cet album, c’est à des chœurs pour faire symphonique et des arrangements alambiqués parce que tu comprends, maintenant on a évolué et c’est l’album de la maturité musicale. La maturité nous emmerde, donc ce sera un album avec des Heavy Metal screams et des influences 80’s bien immatures à fond. Beuar. On est en train de s’organiser pour qu’il ait un son meilleur que le premier, même si je ne suis pas persuadé que le monde soit réellement prêt psychologiquement à entendre notre bassiste jouer. On verra. On nous a beaucoup parlé du choix d’avoir certains morceaux en français et d’autres en anglais sur le premier album, mais on est bêtes et obstinés, donc si ça change un jour ce ne sera dû qu’au hasard de la composition. Et pour l’instant, le hasard de la compo continue à nous donner les deux.

Le Gorg : Nous avons retardé notre entrée en studio pour ce deuxième album car nous avions pris un peu de retard concernant les arrangements de certains morceaux. Actuellement, nous peaufinons les derniers petits détails des compos. Dans le genre : « ça sonne mieux si je fais grooaowaowa ou growaooiooi… ». Notre batteur étant blessé depuis un certain temps, nous ne pouvons pas entrer tout de suite en studio, mais dès qu'il sera un peu mieux, on fonce enregistrer toutes les parties de batterie. Le reste sera un jeu d’enfant, tout dépendra de notre capacité à ingurgiter autant de nourriture et de bière que pour l’enregistrement du premier album. Il sortira chez Emanes en CD et en LP. Nous n'avons encore rien arrêté au niveau des pochettes si ce n'est que notre confiance ira bien sûr à JP Fournier (s'il veut bien de nous encore cette fois). Musicalement, cet album sera dans la continuité du premier. Certains seront déçus, mais nous n'avons pas effectué un changement de cap radical vers la modernité en embauchant une chanteuse lyrique, un claviériste et un orchestre symphonique... Pour le moment nous n’avons pas le recul pour nous rendre compte si l'album sera meilleur ou moins bon que le premier. Ce sera à vous d'en juger.

Vous avez partagé l'affiche avec des légendes ces temps derniers (ANGEL WITCH, SAVAGE GRACE, BLASPHEME, SATAN JOKERS, MANILLA ROAD, ADX sans compter le France Metal Festival III) !!!! Même questions qu'aux autres : balancez-nous quelques histoires de backstage que nous sommes en droit d'exiger pour nous poiler un peu, des attitudes de rock stars ont-elles cassé le mythe ?

François : Nous avons effectivement rencontré du beau monde, mais pas trop de rock stars… Et heureusement, car au niveau où nous évoluons (la scène Heavy Underground), ce serait plus pathétique qu’autre chose. La plupart des gars qui jouent dans ces groupes ne se font plus trop d’illusions et sont là avant tout pour le plaisir. Le contact est généralement facile et agréable ! En ce qui nous concerne, les histoires de backstages tournent souvent autour de la composition du catering et de la quantité de bière disponible. Après on essaye de devenir amis avec tous les groupes qu’on adore et on finit par les vexer…

Le Gorg : il y a des groupes dont la notoriété fait qu'ils ont des backstages séparés, donc nous n'avons eu que de modestes relations avec certains. Pour les autres :

MANILLA ROAD : Marc Shelton est un mec formidable, le genre de gars à se déplacer sous la pluie avec 10 cm de boue pour discuter avec quelques fans. Jouer en concert avec ce mec qui t'applaudit au premier rang, c'est... warggg.
ADX : ce sont des mecs géniaux à condition de veiller à bien planquer les boissons, les nanas et la nourriture. Tu te retournes 5 minutes et hop ils ont pillé le buffet, emballé toutes les jolies nanas et picolé toutes les binouzes... A force de jouer avec eux nous sommes devenus minces, nous ne buvons plus que des jus de fruit (ADX ne sont pas très jus de fruit) et nous ne donnons plus de plaisir aux groupies.
BLASPHEME : j'étais super fan de ce putain de groupe dans les 80's. Nous avons joué avec eux dans le Nord. Les organisateurs avaient prévu pour le catering des groupes une quantité astronomique de tartes au maroilles. Les gars de BLASPHEME ne sont pas très fromage, du coup, nous nous sommes occupés de manger leur part. Pendant toute la soirée, la salle empestait le maroilles... Ce soir là, légèrement éméché, j'ai dit à Marc Ferry que sa chemise rouge était moche, et quand je les ai revus au Hellfest, il avait une très jolie chemise noire...  

KILLERS, LONEWOLF, RESISTANCE et HÜRLEMENT, si c'est pas une affiche du tonnerre ça !? Je suppose que comme les autres vous avez écouté KILLERS en boucle et pour les deux autres groupes il semble que vous soyez très liés par le biais d'internet. Dans l'histoire d'un groupe on se retrouve parfois sur des affiches dont on ne se sent pas très proches, cela fait quoi de se jouer quasiment en famille sur une date ? Sans parler du public à fond heavy metal traditionnel qui va débouler de partout !


Le Gorg : Bien sûr que c'est une affiche du tonnerre. Je suis fan de KILLERS depuis la première fois que je les ai vus en concert au France Festival de 1985. Ce groupe compte beaucoup pour toute la scène française, il fait partie des exemples à suivre pour les nouveaux groupes tel que HÜRLEMENT. La première fois que j’ai rencontré Bruno, il m’a dit « Salut » et m’a tendu une bière sans que j’aie eu le temps de répondre à son salut. Pour RESISTANCE, tu te trompes complètement, rien à voir avec Internet. Nous étions potes bien avant de savoir que nous jouions respectivement dans des groupes, et avant de nous retrouver sur le net. J'ai dû boire un nombre incalculable de bières avec le gratteux et le bassiste avant qu'ils me disent qu'ils jouaient dans un groupe. Nous nous retrouvions à tous les festivals de heavy metal allemand où nous éclusions vaillamment la buvette en faisant de jolis sourires aux serveuses canons qui nous les rendaient bien (parfois). Nous faisons partie de la même famille de fans... LONEWOLF, nous avons découvert leur personnalité en jouant avec eux. Ce sont des gars super drôles et, comme nous, dénués de toute finesse. J’espère que ce concert aura prévu assez de boissons et de nourriture car ça va être une fête mémorable !

François : La particularité de cette affiche est qu’elle illustre parfaitement l’esprit Underground… Organisée par des potes, pour des potes, avec des groupes de potes ! Je sens que ça va être festif et physique d’enchaîner toutes ces séances de headbanging effréné ! Il faudra quand même prendre le temps de bien s’hydrater à la buvette avant de retourner au premier rang (ou sur scène en ce qui nous concerne…).

Pour un style qu'une certaine presse française jugeait désuet quand ça l'arrangeait, le heavy metal traditionnel français a plutôt le vent en poupe à en juger par le nombre d'affiches de cinglés auxquelles il participe, les commentaires élogieux de « parrains » de la scène underground comme Fenriz de DARKTHRONE et les quelques signatures à l'étranger - la fuite des cerveaux ?! - comme par exemple les grands LONEWOLF mais aussi NIGHTMARE ou HEAVENLY, ALKEMYST etc. Et sans compter également tous les groupes qui sortent de l'anonymat comme les excellents HEMORAGY, AMON SETHIS, HUNGRY JOHNNY, INFINITE TRANSLATION, YOTANGOR, QANTICE, EVIL ONE  et des tonnes d'autres ! Que pensez-vous de cette revanche du metal français ? Quels sont les cinq derniers disques qui vous ont fait sauter au plafond ?

Le Gorg : Ouais, une frange merdique de la presse spécialisée des 80's pensait que le heavy francais était de la merde. Après dans les 90's les mêmes blaireaux nous expliquaient que le heavy metal c'était ringard... les modes changent et c'est eux qui sont maintenant ringards... bande de têtes de nœud... je leur pisse dessus. En France, par rapport à d'autres pays d'Europe, il reste encore à fidéliser le public aux concerts (concerts parfois bien vides malheureusement) et que les labels arrivent à dégager des profits qu'ils pourront réinvestir dans les nouveaux groupes (sans se tirer avec la caisse comme dans les 80’s). Et pour le moment, il n'y a plus de groupes qui remplissent les tiroirs-caisses comme à l'époque de TRUST. Ça fait plaisir de voir qu'en même temps que les anciens reviennent (OCEAN, BLASPHEME, ADX, SQUARE...) des nouveaux groupes sortent en France. Avec des groupes comme DESILLUSION j'ai l'impression de retrouver mes 15 ans. Ça fait 25 ans que j'ai 15 ans... avec la voix de ce putain de chanteur, on ferme les yeux et on est dans les 80's...

François : Le Heavy français est bien vivant ! Nous ne sommes plus dans les années 80 et le public n’est plus le même (enfin c’était pas rose tous les jours non plus à l’époque, d’après ce que disent les vétérans), mais ça ne fait que renforcer la cohésion et la motivation des groupes. Nous finissons par tous jouer ensemble, nous connaître, nous apprécier et prendre conscience qu’on fait partie de la même aventure (ou de la même galère parfois). Les égos de stars sont rangés avec les illusions perdues, et il ne reste plus que l’envie de jouer et de prendre son pied sur scène, ce qui est l’essence même du Hard ! Nous pouvons être fiers de notre scène nationale, des vétérans comme KILLERS, ADX, ou MYSTERY BLUE, mais aussi des LONEWOLF, RESISTANCE, DESILLUSION, EVIL ONE, ARES, DARKNATION, HEMORAGY, etc. Dans les derniers disques que j’ai appréciés, je citerais les productions de LONEWOLF (quelle tuerie ce Dark Crusade !), de DESILLUSION, de BLASPHEME, mais j’attends aussi avec impatience les prochains EVIL ONE (N. D. G. : chronique dans ces pages !) et RESISTANCE…

 Je ne peux qu'applaudir à deux mains (vous avez déjà essayé avec une ?) un groupe français qui utilise sa langue natale, qu'il est cruel le temps des groupes qui s'étaient essayé à charabiatiser leurs morceaux en anglais, même si l'accent était encore autre chose, les textes - souvent imprimés, même pas peur - suffisaient déjà pour déclencher l'hilarité. Ceux qui n'ont jamais traduit un morceau de MANOWAR ne peuvent pas comprendre qu'il n'y aucune honte à chanter en français, on a toujours l'impression que l'anglais s'adapte mieux au rock en général. C'est aussi surtout parce qu'on ne traduit pas, du moins au début, quand on mime Joey De Maio (de bain ?) dans la glace en glaviotant « blo you spiker ». Elvis en français c'est tordant. Non ?

Le Gorg : J'ai toujours été fan de groupes de heavy français. Tu lis Offrande charnelle de HIGH POWER, Désir de Vampyr de BLASPHEME et bien d'autres.... c’est plus profond que bien des textes en anglais dont la traduction est parfois pathétique. La plupart des fans des 80's de heavy ne parlaient qu'un anglais médiocre (j'en fais partie). La majorité des fans provenaient de milieux sociaux modestes et étaient trop jeunes pour avoir un Bac +7 en langues étrangères.  Il était donc normal que cette musique se développe dans la langue de Molière. Le Heavy français a créé son propre style, son propre son, ses propres hymnes, c'est notre culture francophone qui ressort ici. Il est reconnu dans le monde entier (demande à ANTHRAX ce qu’ils pensent de TRUST). Attention, le rock and roll vient bien d'Amérique en mariant la country (descendante du folk irlandais) et le blues des esclaves noirs, mais dès ses débuts il déborde de ses frontières. Explique-moi que les BEATLES, les ROLLING STONES, LED ZEP, les WHO, les KINKS ne sont pas des vrais groupes de rock car ils ne sont pas américains... De plus, dès le début du rock la communauté hispanique s'est emparé de cette musique aux USA et a chanté le rock en espagnol (il n'y a pas que Ritchie Valens, aujourd’hui encore le rock hispanique remplit des stades aux USA). Un peu plus tard, le rock and roll est pratiqué sur tous les continents, dans toutes les langues (y compris en Europe de l’Est). Il est ridicule de cantonner le rock à une langue, à un continent ou à un pays. De même son descendant, le Heavy Metal appartient à ceux qui l'écoutent et qui en jouent. Le Heavy Metal, c'est nous et il n'y a que des trous du cul pour penser que KRUIZ en russe c'est nul, que LOUDNESS en japonais c'est de la merde et que BARON ROJO en espagnol c'est has been... La terre est remplie d'une moitié de trous du cul, on est pas obligés d'en faire partie pour faire  bien…

Si je me rappelle bien, vous aviez joué à Grenoble une reprise du fabuleux Sortilège de manière étonnante, vous jouez aussi des morceaux de BLASPHEME, H-BOMB... A quand un mini LP de reprises à la Garage Days ? Doit-on s'attendre ce soir à une reprise de derrière les fagots ? A quand un KILLERS si ce n'est déjà fait ?

Alexis : KILLERS, on est tous de grands fans, et ça fait des années qu’on essaie de se fixer sur un morceau d’eux à reprendre. Mais on n’arrive pas vraiment à se mettre d’accord sur le choix définitif, ils ont tellement de titres géniaux que tous les quatre mois on part sur un nouveau sans avoir terminé de bosser le précédent. On y arrivera un jour, je ne perds pas espoir. En tout cas, on a pris comme principe de ne reprendre que des groupes français de la scène de l’époque. C’est un peu moins fréquent que The Trooper et Breaking the law et ça fait un hommage à une scène largement sous-estimée. Et les fans connaisseurs adorent quand on joue ça à l’étranger, c’est des morceaux qu’ils n’entendent presque jamais (ensuite, ils viennent nous dire que notre nom ne veut rien dire et sonne gay dans leur langue). Lorsque le groupe tourne encore, on essaie de choisir un titre qu’il n’a pas ou plus sur sa setlist, pour que ça garde un côté spécial… Mais des fois, ces salauds se reforment entre temps et se remettent à le jouer sans nous demander la permission, c’est inique ! Quant à enregistrer tout ça… On verra !

François : C’est vrai que KILLERS a cette particularité d’avoir fait plus de deux albums, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de groupes français de l’époque ! Le choix est par conséquent beaucoup plus difficile… Pour le concert de ce soir (qui est dans plus d’un mois en fait…), on ne sait pas trop encore ce qu’on va faire… Mais la plupart de ceux qui lisent cette interview doivent déjà le savoir… C’est assez paradoxal…


Le Gorg : Nous sommes des fans de ces putains de groupes des 80's. C'est un honneur de leur rendre un hommage en reprenant du mieux qu'on le peut les tubes de cette époque. Nous sommes un groupe un peu laborieux et nous avons besoin de travailler un titre longtemps avant qu'il soit suffisamment bien interprété en live. Et c’est vrai pour les reprises comme pour nos compos. Nous avons essayé un ou deux morceaux de KILLERS mais pas suffisamment sérieusement pour pouvoir les présenter en live.

Les projets pour le futur immédiat ? Des dates sont-elles prévues ? Je crois savoir que vous allez encore partager l'affiche avec d'excellents groupes sans parler de ceux de ce soir (SOLSTICE, SKULL FIST, JAGUAR etc.) et en plus à l'étranger, into glory ride !!

Le Gorg : Oui, nous serons en Grèce au Up The Hammers, nous sommes en pourparlers avec plusieurs organisateurs de concert en province et en Espagne…

François : Notre projet principal va être de commencer à enregistrer l’album… Et à côté de ça, nous continuons à jouer partout où on veut bien de nous. Ainsi, nous serons à Paris le 8 décembre avec les sympathiques Orléanais de WILD DAWN puis nous retournons dans ch’Nord pour jouer à Lille avec les Canadiens de SKULL FIST et les affreux de CHILDREN OF DOOM. Et enfin, le fameux Up The Hammers à Athènes en mars (on en rêve déjà) !

This is the end, lalalah, c'est le moment d'envoyer un message aux lecteurs, enfin évidemment s'il y en a, à bientôt sur la route, metal up your ass !!

François : Merci beaucoup pour cette interview ! En espérant vous retrouver bientôt sur la route, n’importe où en France !
Le Gorg : Les gars, on se retrouve à la buvette. Les filles, mon n° est 06... Euuuuh retrouvez-moi à la buvette plutôt !

P. S. : Pour aller plus loin et lire la chronique du disque, voir HÜRLEMENT [Fra] De sang et d'acier (Emanes Metal Recs) 2009 et si vous voulez lire les autres interviews du même numéro consacré à un concert monstrueux, voir KILLERS [Fra], LONEWOLF [Fra], RESISTANCE [Fra] et Pyrenean Metal [Fra].

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