17
Fév
2020

Depuis toujours c'est comme ça,

quand on aime l'école comme je l'ai aimée, en tant que source inépuisable de connaissances quand c'est ce que l'on venait y chercher au lieu de longues années d'ennui dans un troupeau où l'on ne pouvait se sentir plus mal, il fallait du charisme et une certaine malice pour m'embarquer dans des cours où, je dois le reconnaître, je m'ennuyais ferme si les copains (ou plutôt les copines puisqu'il m'arriva d'être le seul garçon de la classe…! ) n'étaient pas là pour pimenter les longues heures de cours.

Mon aversion pour les chiffres, ceux qui nous ont amené à quantifier, absurdes, l'absolu impalpable du temps, à peine plus grande que celles pour le sport (des chiffres encore, et la satanée compétition en plus ! ) et le dessin (talent zéro pour finir…sur le chiffre !), faisaient enrager les profs de sciences : pour quelqu'un qui marchait si bien dans les autres matières, le jeune Dumazer faisait forcément exprès de foirer ses équations en tous genres et du coup, les relations avec les professeurs de mathématiques étaient toujours pour le moins tendues.

Au point que monsieur Frayssinet, un type qui n'avait pas l'habitude de mâcher ses mots, m'avait traité lors d'une rencontre parents-profs où j'étais présent avec ma mère, de connard. Passé le choc et la compréhension ensuite d'un semblant de tendresse derrière cet encouragement un rien acide, je passai avec le temps d'un petit 9 à un plus glorieux 15, sûrement pour éviter d'abord un nouveau qualificatif sonore et chantant mais aussi et surtout parce qu'il le pensait en filigrane : je pouvais y parvenir. Et vous savez comment ?

C'est bien simple :

« y a rien à comprendre, faut appliquer les formules ! »

Les mots-clés :