01
Jui
2021

Même si les jaloux et les ignares ont du mal à le croire,

on peut être fier de soi quand on a approché des monstres sacrés et qu’ils nous ont contre toute attente témoigné de la tendresse et du respect alors que nous pensions comme toujours que c’était peine perdue, que ces gens se feraient chier à devoir répondre à des questions périlleuses (même à un crétin comme Nawakulture, ces gens se sont toujours tous efforcés de répondre sans s’énerver à des lieux communs pas soupçonnés, ou à des vils jets d’huile sur le feu). Adieu Corbier, adieu Mocky, adieu Bouteille… Oui, c’est tombé aujourd’hui, l’infatigable créateur du Café de la Gare et de tout un cosmos insoupçonnable s’en est allé, lui aussi.


Mais il nous reste le souvenir d’une de ces soirées dont Sandrine et Guy du Café de la Poste ont le secret et auquel votre non-serviteur avait ajouté malgré sa trouille habituelle l’exercice de l’interview au beau milieu d’une signature pas tout à fait trépidante, il faut bien l’avouer. Mais elle permit d’approcher le bonhomme et de lui voler un peu de son temps pour causer du présent (le passé, il en avait fait un livre, on aurait dû le prendre mais comment faire quand on n'a pas de fiche de paie ?).

M’enfin, tout ça n’importait peu quand un maître du verbe était venu présenter à un âge avancé un spectacle incroyable sous la forme d’un longuissime monologue des plus farfelu, on s’était marrés comme des baleines, tout en gardant la bouche bée devant tant de dextérité : cette homme avait les mots, la voix et le rythme, tout au niveau ceinture noire foncée, mais était aussi d’une grande simplicité quand le dictaphone fit son taf.

Soupir. On s’était promis de se recroiser chez Les Grands Solistes, un projet encore en travaux à l’époque à Étampes, pour voir un spectacle de Christophe Guybet dont tu disais tant de bien… Le destin a mis soudain un bouchon à cette permanente arrivée d’air frais et euphorisant, comme si les masques ne suffisaient pas à faire sonner bizarre les voix libres.

On a deux-trois souvenirs en ligne (voir Romain Bouteille [Fra], Romain Bouteille [Fra] à Narbonne, Café de la Poste le 15/04/15), quelques-uns ailleurs, on publiera quand on publiera.

Ciao Romain...

Les mots-clés :