Jean Teulé (1953-2022)

Comme quoi...

Tu m'avais dit d'habitude c'était devenu un réflexe de dire non et là pourtant je ne sais pas pourquoi j'ai dit oui et tu étais donc venu, toi Jean Teulé, à Clermont l'Hérault pour une rencontre autour de l'adaptation filmée de ton roman Darling, pas vraiment mon truc à la base puisque j'étais surtout un fanatique de tes romans historico-littéraires qui restent pour moi d'inamovibles livres de chevet.

De ta carrière dessinée je ne connais quasiment rien (je ne me suis jamais vraiment intéressé à ce domaine) mais je serre avec émotion ce François Villon que tu me dessinas ce soir-là alors que l'événement essuyait un terrible échec niveau fréquentation. Je ne demande jamais de dédicace à personne - j'ai toujours l'impression de déranger - mais je garde celle-là comme un trésor.

C'est aussi toi qui m'a appris en une conversation comment ranger une bibliothèque sans déborder de superflu, j'ai en échange eu l'honneur (avec la salve habituelle de sarcasmes que je réserve toujours à l'espèce humaine) de te faire rire, et ce rire foldingu (je néologise quand je veux, où je veux) était unique, il résonna devant la façade du cinéma Alain-Resnais et résonnera à jamais dans ma cervelle qui accumule maintenant plus de pertes que d'acquisitions.

Je suppose que les hommages t'auraient saoûlé, je ne vais donc pas plus loin mais je ne pouvais décemment pas ne pas écrire quelques mots. Et toc.

Un de mes maîtres est tombé, merci pour tout Jean.

[Photo de Thesupermat au Salon du Livre 2010 de Paris]