Chroniques concerts
22
Juil
2008

Nous attendions beaucoup (trop ?) de ce concert.

Dans le cadre tout particulier (île avec pinède, soleil couchant et senteur d’iode) de ce festival annuel c’est normalement l'éclate pour le public. Sauf que bémols. D’abord le prix des places, hallucinant de connerie dans un monde où on économise sur sa baguette (45 euros !). Mais me direz-vous avec votre habituel sourire de faux-jeton, c’est pareil partout... - alors passons. Passons aussi sur les boissons à 5 (oui 5 euros !!) et le format obligatoire du demi-litre de bière...ou rien. Mais je ne passerai pas sur le changement de configuration du site. En effet le long rectangle de la fosse a été inversé cette année au profit d’un public plus nombreux mais mal disposé et contraint de regarder le concert sur des écrans géants. Ouais c’est comme à la télé ! La musique me dites-vous ? J’y viens !

 

La magie des festivals d‘été, c’est la folie des affiches qui tuent, mêlant énormes groupes sur le retour, nouveaux artistes qui cartonnent, ce qui donne lieu à des confrontations intergénérationnelles pleines d’intérêt. Ce soir en entrée on a du flan. Un petit peu mou, surfait et pas franchement très fin. Steve Lukather, ci-devant guitariste des TOTO est celui à qui on a confié la première partie. Elle a laissé un drôle de goût au public attentif excepté celui venu pour lui, assez nombreux au demeurant. Car enfin, la célébration du rock simple, carré n’aurait pas du commencer avec un combo qui a axé sa prestation sur un rock pompeux et tripoteur de manches, multipliant les mimiques à la Pierre Mondy et les morceaux rasoir. Petite mention à mes compagnons avec qui nous avons, vilains, beaucoup ri.

 

La seule donnée importante imprimée sur les affiches de ce soir, c’est le nom magique du trio texan ZZ TOP (on prononce zizitaupe selvoupli). Formé en 1969 autour de Billy Gibbons, guitariste virtuose gorgé de feeling et à la voix rocailleuse, Dusty Hill, bassiste inoxydable à la gouaille d’une corneille et Frank Beard, batteur carré de chez carré, le groupe s’est spécialisé dans les années 70 dans un savant mélange de rythmiques rock hard et de soli bluesy déchirants. Dans les années 80, ZZ TOP futurise le son qui les caractérise en incorporant des samples et une batterie électronique. La fin des années 90 les voit revenir aux sources purement rock’n‘roll. Résumé de la discographie ? Chacun dans son style, chaque album du groupe comporte son lot de pépites inestimables.

 

Et peu importe si les gimmicks du groupe, et ses membres, ont méchamment vieilli. Qu’importe si Billy n’a plus sa voix d’avant. Tant pis si Dusty glapit un ton en dessous sur “Tush” à la manière d’une poêle à paella et si Frank ressemble à s’y méprendre à un avant-centre allemand des années 80. Le catalogue de ZZ TOP fait mouche à tous les coups grâce à un groove infernal et un spectacle bon enfant. Tous les classiques y passent : “Gimme all your lovin’”, “Tush”, “La Grange”, “Cheap sunglasses”, “Legs”, etc, etc. Et, surprise, après un premier rappel les barbus reviennent pour une deuxième salve et balancent “Foxy lady” du père Hendrix et l’immortel “Jailhouse Rock” !! Revenez quand vous voulez !!

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