On avait prévu le coup depuis longtemps, mais comme tout capote toujours au dernier moment, la méfiance était de mise…
Un car à la bourre, un train bizarrement disponible alors que tous les autres étaient supprimés, un temps à sale caractère… On est venu à bout de tout pour rejoindre Fanny Saint Pierre 1 à la gare de Fronti (Yannick était un peu là aussi sous la forme de son chèche, mais pas de Fred Vargas cette fois à FIRN-City). Bon, le catalogue des œuvres de Fanny, qui devait aussi contenir la préface d’un certain Ged, est aux abonnés absents (pour un jour de vernissage on peut parler de GROSSE bourde) mais passons, d’abord les copains de NWAR sont de la partie, on opte pour l’interview en vidéo 2 puis un tour de l’expo pendant que Fanny s’affaire, on en profite même pour écrire un énième texte (qui deviendra plusieurs le lendemain) comme on en a pris l’habitude il y a quelques années… Et si on concrétisait ?
En faisant le tour de l’expo, le message cérébral est clair, sans vouloir une seconde blesser les lieux précédents, on se dit que Fanny a enfin là une exp(l)osition à la mesure de son talent incroyable. En bleu et noir (sur un air de Jeanne Mas que tu as désormais pour une heure dans la tronche, et paf !) l’artiste strasboufrontienne fait découvrir aux yeux ébahis ses monstres gentils, ses coups de colère féministes (on arrête quand le décompte des mortes ?!) et sa détermination à faire plier un monde dégueulasse de guerre et de haine à coups de messages viscéraux, car il y a de la catharsis dans ce trait mais aussi le rêve et l'amour, on ne voit aucune raison valable de ne pas visiter l'exposition sise à la Salle Jean-Claude-Izzo (rue député Lucien-Salette à la Frontignan la Peyrade) du 15 avril au 6 mai et encore moins de ne pas regarder l'interview vidéo qu'on s'est cassé le zizi à tourner sur les lieux du crime (en ligne demain, ça raaaaaaame à Cessenon, ça raaaaaaaame comme en 1999 !!).
Alors que la pluie post-gibouleuse s’est installée, que l'artiste mais aussi le journaliste de terrain commencent à douter du passage de quelque personne que ce soit vu le stress, l’attirail sonore qui produit à peu près ce que produit le rotor d’une aile volante déchiquetant un enfoiré de nazi dans Indiana Jones, sans compter un souffle et cette difficulté de faire tenir perruques et dentiers. Ah, et n'oublions pas que Frontignan contient tellement d'artistes qu'un vernissage a lieu exactement au même moment et ne fait pas baisser le stressomètre… En fait, désolé de casser le suspense, c'est toujours les gentils qui gagnent à la fin, et des dizaines de personnes sont venues saluer un art graphique tout à fait exceptionnel et, pour un très petit nombre d'entre eux, la musique qui bizarrement repoussa tout le monde à fumer des clopes dehors alors qu'il pleuvait et que les mamies locales passaient coiffées de sacs plastiques le long de la façade du magasin de santé auditive voisin qui nous a fait pouffer, avouons-le, car dans NWAR, ben y a war….
Première remarque de deuxième démarque : on devrait toujours se méfier d'un groupe qui propose des bouchons pour les oreilles. Le duo, car NWAR c'est la complicité entre seulement deux musiciens hors pairs et imaginatifs, se fera un devoir de vrombir drument tout en mêlant, comme avec la machine à peindre de chez Bandaï, le post-rock onirique, le noise rock antique, le tempo paléolithique, une attaque pareille, intense et émouvante dans le vrai sens du terme, ferait devenir derviche tourneur n'importe quel fan de rock valide. Le sous-texte des morceaux, la violence de l'interprétation, tout soulève l’Acerbe-à-canne vers un infini jouissif, tout l'aspire dans un maelström brûlant, bombastique et si psychédélique que l'on ne peut s'empêcher d'adresser un grand merci à la mairie de Frontignan d’avoir éteint les lumières de la ville exprès pour le groupe et ses fanatiques, profiter du vrai ciel nocturne, c'est franchement chouette, surtout quand on en voit deux. Et pourquoi pas deux YORTSED tant qu'à y être, Hein ?!
On the road again, tielle-burp soufflé à qui s’en dédit !
1 clique sur les noms en rouge, t’auras d’quoi lire pendant la pause déjeuner !
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.