Chroniques Blu-Ray
25
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : comédie horrifique

Scénar : Charley Brewster fait semblant de regarder un énième film d’horreur puisque sa copine Amy est là et qu’il passerait bien à l’acte tant attendu. Sauf qu'elle n'a pas envie, a la trouille de faire le premier pas mais finalement se décide. Pile au moment où Charley voit par la fenêtre deux types trimbaler un cercueil sur le terrain voisin qui vient d'être vendu à un nouveau propriétaire. Une blonde pulpeuse rend ensuite visite à ce mystérieux personnage, Charley croit entendre un cri, le JT annonce la mort de la femme, Charley a peur. Très peur. Il est aussi curieux. Mais quand il veut en savoir plus sur le fameux cercueil, un homme menaçant le prévient de ne pas s'approcher. La nuit se passent pourtant de drôles de choses : le voisin n'est-il pas pourvu de crocs et de longs doigts terminés en griffes ? Un homme ne charge-t-il pas un sac de taille cadavre dans la bagnole ? La police ne le croit pas, son pote aussi fan de fantastique et d'horreur ne lui est d’aucun secours, il se tourne alors vers un crétin de présentateur de télévision fraîchement déchu qui se prétend spécialiste de l'occulte et du paranormal. Peter Vincent l’aidera-t-il à tuer le vampire qui multiplie désormais les victimes ?

Avant d'être réalisateur, Tom Holland tourne des centaines de publicités, écrit des scénarios (comme ceux de Class 1984 ou Psychose II), joue dans des films et des séries télé, mais il pourrait surtout être confondu avec le personnage principal de ce premier film qui lui ressemble trait pour trait dans la passion dévorante qu'il éprouve pour le domaine du cinéma fantastique et horrifique (il le montre d'ailleurs en incrustant plein de clins d'œil et de films dans le film). Il trouve que les classiques de la Universal 1 sont un peu un justement en disgrâce par rapport au très à la mode slasher popularisée par Halloween et Vendredi 13. Il imagine donc cette histoire où seront convoqués les créatures mythiques du Panthéon de l'horreur américaine, les vampires et les loups-garous en tête. De ce petit projet naît un véritable classique du genre dont personne au sein de l'équipe n’aurait jamais pensé qu'il aurait ce destin, les documentaires montrent en effet des acteurs toujours surpris que l'on parle encore de ce film et qu'on lui donne une nouvelle vie avec sa parution en DVD et en Blu-ray. Et ce n'est pas pour rien que cet épisode sera un grand succès à la fois critique et commercial qui recevra de nombreux prix et à qui on écrira bien sûr une suite.

En attendant, c'est toujours un plaisir de revoir un film qui met en scène l'adolescence dans ce qu'elle a de plus embarrassant sans pour autant en faire un film potache comme beaucoup auraient pu l'imaginer. Vampire, vous avez dit vampire ? cumule certes plein de scènes de rigolade ou de détails marrants (musique, fringues et coiffures super kitsch, Charley a une bagnole qu'on a dû passer du temps à faire paraître aussi dégueulasse, ambiance typique des années 1980 avec fumée et claviers) mais c'est avant tout un film de fantastique horrifique pur jus qui comporte quelques effets spéciaux marquants lors de l'enfance (tu te rappelles Éric le crucifix sur le front qui fait fondre la peau ?), du gore slimeux à la mode de chez eux, un sacré boulot de maquillage et des acteurs au poil (Roddy McDowall est très bon, Stephen Geoffreys et Jonathan Stark cintrés comme se doit). Death-y-dément, les vampires sont les personnages les plus passionnants du musée des horreurs à cause de l'amour, toujours l'amour, jamais loin de la peur qu’ils inspirent aux vivants. La transformation de « Evil » Ed est un tantinet loufoque mais rien ne gâchera la fête de ce retour en fanfare des monstres du folklore fantastique, youpi donc !

Bonus : quatre documentaires en version originale sous-titrée datés de 2016 : « Vampire, ... vous avez dit vampire ?, c'est quoi » (11’, interviews de nombreux membres de l'équipe qui montrent tous la passion inébranlable qu'ils ont mis dans cette œuvre), « Tom Holland : l'écrivain de l'horreur » : (6’, plus centré sur le réalisateur, véritable accro aux genres fantastique / horreur / science-fiction depuis son jeune âge), « Roddy McDowall : du singe à la chauve-souris » (21’, hommage à Roddy McDowall dont tout le monde semble sincèrement penser du bien, un formidable acteur un peu trop oublié de nos jours) et le gros morceau « T’es tellement cool, Brewster ! » (plus de deux heures sur la conception du film avec un super générique animé et l'apparition de l’ineffable Peter - Cushing - Vincent - Price - contenant de très beaux dessins reproduisant des scènes décrites par les différents protagonistes, d’innombrables anecdotes mais aussi les secrets des maquillages, de la musique et des effets spéciaux très en avance sur leur temps) ainsi qu’un diaporama et deux bandes-annonces, si ça n’est pas n’est une édition top classe, on n’y connait plus rien !

1 voir Universal Monsters.

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