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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : la princesse, le voleur et les trois faux mages
Scénar : des princes défilent à Damas, tous riches ou valeureux, pour le grand tournoi qui octroiera au vainqueur la main de la princesse Jamila, fille du sultan. Mais ce n'est pas une mince affaire, qui donc parviendra-t-il à décocher la flèche d'or ? Tous échouent jusqu’à l’arrivée du prince des Îles des Flammes qui demande soudain à participer. Sans que personne ne sache comment, le jeune homme remporte la victoire mais on apprend dans le même temps que son supposé royaume n’existe pas ! Ses hommes envahissent d’un coup les lieux, enlèvent la princesse pour extorquer une rançon. La magnifique Jamila a du caractère et ne suppliera pas son ravisseur qui n’est de plus pas insensible à ses charmes. Contre toute attente il la fait s’échapper mais ses anciens amis se mettent à leur poursuite, autant que les soldats du sultan. Comme ces deux-là la se plaisent immédiatement, il la raccompagne et finit arrêté. Jamila prie alors pour qu’Allah sauve celui qu’elle aime, et elle est entendue : trois envoyés du Ciel veillent sur le jeune homme condamné à une mort certaine et le sauvent des crocos affamés. Comme la flèche l'avait désigné, il est appelé à un destin de héros rétablissant la justice, mais les méchants ne sont pas du même avis…
On en parle souvent 1 mais c'est vrai qu'on l'aime beaucoup, Antonio Margheriti est un petit magicien comme seul le cinéma italien pouvait en produire à cette époque, il enchaîne en effet des œuvres de cinéma populaire diverses et variées : il peut tout aussi bien réaliser des comédies, des films d'aventures ou de science-fiction en y mettant à chaque fois un talent indéniable. Il s'attaque ici à un conte clairement dans la tradition de ceux des Mille et une nuits (le titre italien est d'ailleurs on ne peut plus éloquent : L'arciere delle mille e una notte) et les amateurs peuvent s'attendre au cocktail habituel des films de ce type : jolis décors exotiques, séquences de danses, costumes aux couleur vives, chouette musique très parlante, ruines « antiques », effets spéciaux à l'ancienne (ah cet éboulement de rochers en plâtre), beaucoup d'humour bon enfant, un peu de magie (en quelque sorte des rois mages, les trois magiciens apportent une touche de comique bienvenue, particulièrement celui qui perd toujours…sa tête !) et la dose réglementaire de fantastique (des personnages qui disparaissent comme ils sont venus, un tapis volant pas loin du Vieux Khottabych, des hommes de feu impressionnants ou un sorcier qui pétrifie les imprudents).
Le scénario est forcément d'un grand classicisme : le héros pur (enfin presque, certaines mauvaises habitudes persistent chez lui, comme cette manie de voler des bijoux à la Robin des Bois façon Disney), prévenant et beau affronte des méchants comploteurs et devra réussir des épreuves avant de se blottir dans les doux bras de Jamila, son histoire tient bien sûr du parcours initiatique tout en rappelant un peu la saga des Nibelungen (notamment avec cette reine éternellement solitaire). On trouvera sûrement d'autres références à ajouter à l'interminable liste, on trouve en tout cas cette aventure très plaisante avec ces petits détails qui font toujours rigoler (prenons par exemple les tapis volants qui font presque le bruit de Stukas pendant le bombardement à la cruche) et une fois de plus pour les amateurs de cinéma italien on déniche dans le générique des noms qui n'ont pas fini de faire parler d'eux, par exemple l'assistant réalisateur Giovanni Fago (réalisateur des très bons westerns Le Jour de la haine et O Cangaceiro) ou le décorateur Flavio Mogherini (il réalisera pour sa part un très bon L'Affaire de la fille au pyjama jaune, un giallo étrangement situé en Australie). Toutes ces gens, toutes ces choses font de La Flèche d'or un vrai bon moment.
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