Si ça, c'est pas prouver, certes par le truchement du hasard (jouer, et gagner, mazette !), l'amour fou pour sa belle-progéniture, qu’est-ce que donc c’est donc !?
Du coup nous voilà sur la route de Narbonne pour une visite à une salle encore inconnue de nos services. Déjà, l’éclopé de service a l’heur de noter l’avantage indéniable de ce genre de concert qui est la présence de plein de jolies mamans - mais (clac !), on ne le dit pas quand on est accompagné (ouille !) - et qu’il a droit à un concert assis, cool, bien qu’au beau milieu de troupeaux d’enfants surexcités (rappelant au passage aux anciens un certain Affolement de naines) face à des décors d’une sorte de maison de poupée géante dont les murs serviront d’écran pour de multiples projections. En attendant, du pseudo-metal ultrabourrin, de Joe Cocker, de GUNS N' ROSES, et même d’IRON MAIDEN ou JUDAS PRIEST personne ne veut, allez donc tous mourir, le jeune public - venu relativement nombreux, motivé, et fatalement accompagné de leurs vieux parfois fort désemparés, veut Aldebert, qui, on le dit à ceux qui ne le savent pas, non, n’a rien à voir avec de quelconques biscottes !
Avec huit minutes de retard (non mais !), le groupe arrive sur scène sous les vivats tandis que nous fondions déjà face à une chaleur brutale, une kyrielle d'instruments est disposée sur scène et les instrumentistes ne tarderont pas à prouver qu’ils sont non seulement de très bons musiciens mais aussi de très bons choristes, le maître de cérémonie (qui avec ses bêtises va forcément remettre au goût du jour les baskets à roulettes) se révèle un excellent frontman dès son arrivée après une entrée de scène totalement SF / synthé / toultoutim. Avec ou sans guitare il enchante les petites têtes de toutes les couleurs de ses textes beaux et malins. Cette bête de scène commet de plus de quoi donner le tournis aux secouristes et aux vigiles en descendant de la scène souvent, il ne recule même pas devant la folie de faire slammer une mamie qui, faille spatio-temporelle obligatoire, accepte, comme disait l’autre, « Narbonne, t'es bonne ! » quand tu accueilles un spectacle avec tant de ferveur.
Aélie en parlerait mieux parce que l’on ne connaît d’Aldebert que peu de choses alors qu’il est déjà à ses quatrièmes Enfantillages (il va falloir songer à grandir hein ?!) mais on reconnaît un morceau qui a forcément été écrit pour tous les parents de la Terre (Les Super-pouvoirs pourris). Là où on adore vraiment le spectacle qui, le temps passant fait péter la fumée, le feu, les ballons, c’est quand le chanteur présente TOUTE l'équipe (les rockstars, perso, on déteste) et on fera remarquer au passage la participation virtuelle d’entre autres Peter Garrett, le chanteur de MIDNIGHT OIL (quelle voix, quel visage, quel homme !). On note de toute façon pas mal de clins d'œil rock / hard / punk jouissifs dans un récital à la fois émouvant et percutant suivant les moments, Aldebert frisant l'artiste complet (super chanteur et musicien, il se devine très bon danseur et si en plus il sort un monocycle, trop c’est trop !). Mention spéciale pour le morceau Du gros son, une chanson délicieusement tarée.
Le point noir est toujours le même, voir des parents qui d’après les paroles devraient savoir, mais ne savent pas que coller des sales écrans de téléphone dans les mains, devant les yeux des mômes si jeunes est une gigantesque connerie. Aldebert rappelle la jolie phrase issue de Peter Pan « Ne grandissez pas, c'est un piège ! », si lui a suivi le conseil malicieusement, les parents se croient abusivement adultes, c’est UN FAIT.
Chouette concert quand même, dans un lieu qui tient ses promesses (mais le chauffage, sérieux, faut calmer, les enfants sont - trop - solides).
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