Hopopop, ça suffit, on range les pistolets, la récréation est terminée !
Satan I de H. R. Giger (1977), voici le titre d'une des pochettes les plus géniales de l'histoire du heavy metal, et l’intro majestueuse façon éléphants d’Hannibal sur l’ostéoporose prévient que quelque chose est en train de se passer au sein du Gel Celtique et dans l'histoire violemment croissante de la frange extrême d'un genre qui n'inspirait plus beaucoup de sensations fortes dans sa forme traditionnelle, MOTÖRHEAD et ACCEPT étant les exceptions notables à la règle. L’arrivée des SLAYER, METALLICA et les autres avaient déjà tout chamboulé et les suisses qui avaient révolutionné le cirque VENOM allaient maintenant entreprendre de montrer pas à pas une facette bien plus expérimentale, voire progressive et orchestrale, avec ce titre inspiré d’un des noms rituels du « mage » Aleister Crowley, la Grande Bête, après un EP composé de trois nouveaux titres et de deux autres datant des Morbid sessions de fin 1984, Emperor’s return, qui occasionna quelques (premières) dates live.
De l’enregistrement qui suit en septembre 1985 à Berlin, la tuerie The Usurper (et son furtif chant féminin qui revient sur Necromantical screams, tout comme les cors géniaux de l’intro wagnérienne), le panzer Jewel throne, le laminoir sombrissime Dawn of Megiddo n’ont pas forcément abandonné la rudesse d’un Morbid Tales mais offrent une tenue impeccable, un rendu renversant dans leur façon de faire rêver d’un monde lugubre et grouillant de choses tapies, lourdes et visqueuses n’attendant que le faux-pas pour gober une proie, un paysage constamment revêtu de nuit et dont les ruines semblent le seul abri contre un vent lui aussi continuel, glacial et puissant (l’instrumental proto dark ambient Tears in a prophet’s dream est…éloquent !). Au lieu d'un disque de speedoomgoth metal, on préfèrera parler d’un recueil de nouvelles histhorrificoccultes mises en musique, d’introduction officielle aux death et black metal dans leur forme moderne. Le batteur américain Reed St Mark fraîchement débauché (ha !) en lieu et place de Stephen Priestly (Eric Martin Ain faisant lui l’impasse pour motifs familiaux mais il reviendra pour l’enregistrement du prochain EP Tragic serenades) cingle avec talent les univers du restant Tom G. Warrior.
Un disque avant-g’hardiste mais brutal réédité ici comme le précédent sous une forme superbe de digibook dans lequel on peut lire l'histoire du processus d'enregistrement, on a aussi pour ceux qui ne savent pas lire pas mal de photos, de flyers et de visuels de l'époque. Dix-sept titres dont heavy-demment les dix de l'album (mais aussi ceux du EP Tragic serenades de 1986) sans oublier le EP Emperor’s return (août 1985) et trois inédits captés avec le même producteur Horst Müller. Ouh !
Certaines images peuvent choquer les âmes sensibles.
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