Chroniques romans
08
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Au lieu de se moquer de la trouille de sa sœur au beau milieu d’un cimetière,

le frère crétin de Barbra aurait dû se rappeler la signification étymologique du mot sarcasme : le rire qui déchire les chairs. Du coup c'est auprès de Ben sur qui elle tombe au début du carnage que la fragile Barbra va devoir se battre pour sa vie face à un déferlement de morts-vivants affamés et fatalement plus nombreux à chaque morsure, tout ça à cause de ce goût pour l’homme d’aller toujours titiller Vénus. Et en attendant, c'est bien beau de viser la tête des cadavéreux pour les neutraliser, ils ont tellement de cons à bouffer dans le camp adverse que la courbe n'est pas à la veille de s'inverser. Alors memento mori et économise tes cartouches. La solidarité parmi les autres occupants de la bicoque ne semblant pas prévue au programme, une pour soi en cas de dernière nécessité est une option, et puis après tout, mangé froid, l'homme civilisé perd beaucoup de ses qualité nutritives, c'est le docteur Dukon qui l'a dit.

Y avait-il meilleure idée pour entamer une collection intitulée Gore que de choisir pour le numéro 1 un des classiques absolus du cinéma horrifique, La Nuit des morts-vivants, dans une version novellisée à l'extreme ? Car John Russo ne s'est effectivement pas cassé le bol en se contentant d’un récit court qui va droit à l'essentiel, sans pour autant bâcler les détails, et retranscrit le film dans son intégralité, ajoutant ça et là quelques détails croustillants afin de donner plus de vie à un écrit bien moins percutant, heavy-demment, que les images du film de Romero restées dans toutes les mémoires. Ne pas oublier que l’équipe du film sera victime d’une sale histoire de copyright qui fera se multiplier de par le monde, dès les années suivant la sortie au cinoche, des duplications et exploitations illégales d’après eux mais l'œuvre atterrit dans le domaine public pour les hommes de loi devant trancher. De quoi mériter son statut de classique culte tout en alimentant la hargne d’un équipe qui désormais garde l’œil sur ce genre de « détails »…

Il n'empêche, les fanatiques de gore puisque c'est de ceux-là qu'il faut parler, sont forcément comblés par cette sortie en 1985. D’abord parce que cette collection est appelée à réunir un sacré paquet d'auteurs et d'œuvres les plus sanguinolentes possibles, mais va aussi donner libre cours à la folie de certains illustrateurs pour pondre des couvertures tout à fait charmantes pour celui où celle qui ne verrait pas la vie comme une vraie vie sans la boucherie charcuterie et l'équarrissage sauvage. Youpi.

« Tous les citadins sont priés de rester chez eux. Ceux qui ignoreraient cette recommandation s'exposeraient au danger que représentent les agresseurs eux-mêmes ainsi que les patrouilles qui, dans les circonstances actuelles, on tendance à tirer d'abord et poser les questions après. »

C’est de la science-fiction, hein ? N’oubliez pas, c'est de la science-fiction !

155 pages
ISBN : 2265029432

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