Chroniques DVD
28
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : vampire, vous avez dit vampire ?!

Scénar : les voyageurs montent dans le train pour Pittsburgh. À la nuit tombée, un jeune homme déballe son matériel (lame, seringue, fiole…), force la porte de la couchette d'une femme, l’agresse, lui injecte une solution tranquillisante et lui tranche une veine pour se repaître de son sang avant de soigneusement maquiller le tout en suicide… Il est rejoint à la gare par le cousin Kuda qui l’accueille dans une étrange baraque pour, tout un programme, tenter de sauver son âme avant de le détruire… Car ce vieux commerçant croit fermement que Martin est un vampire. « Nosferatu », comme le nomme Kuda, livre pour l’épicerie familiale des clientes dont quelques-unes ne sont pas farouches, et le jeune homme pourrait y voir les réponses à quelques-unes de ses innombrables questions sur l’existence. Mais est-il vraiment fait pour communiquer avec le reste du monde ?

 

The Crazies (La Nuit des fous vivants, de 1973) n’avait pas manqué d'intriguer, comme la majorité des films de Romero en fait 1, et ce n'est pas Martin qui fera changer les réflexes du spectateur avide. Ce personnage visiblement perturbé qui a des hallucinations, rêve d'amour romantique et vampirique, dans le crâne duquel beaucoup de frustrations, beaucoup de vices, beaucoup de superstitions se télescopent… Martin semble vivre entre deux réalités, on se demande par contre laquelle serait la plus simple pour lui (dans les rues de Pittsburgh, encore et toujours une drôle de ville dont on a déjà causé via une exposition photographique 2 ?), puisque rien n’échappe ici à l’humour sarcastique de l’auteur : la religion, l’hypocrisie qu'elle suscite quand ce n'est pas le fanatisme aveugle (indécrottable Kuda !). Le traitement du sujet est en tout cas atypique et plaisant.

 

Martin est un film qui commence direct sans perte de temps mais se révèle en même temps franchement tranquille, pour ne pas dire franchement lent, mais les facettes expérimentale et horrifique du réalisateur sont en équilibre stable pour explorer (quand c’est possible !) la psyché d’un personnage dont les échappées sont exprimées par des inclusions en noir et blanc qui rappellent les vieux classiques gothiques américains (de la Universal à Roger Corman) mais aussi par petites touches l’expressionnisme allemand et le monde de la Hammer. Pour coller un peu plus à son temps (et encore !) L’Exorciste est cité, même le curé (joué par Romero lui-même) l’a adoré, on croise aussi l’éternel Tom Savini, cette fois sans moustache! Et si on sort des tiroirs de bonnes scènes sanglantes, on savoure d’autant plus un film aussi bizarre que son créateur, que l’on aimera ou détestera selon ses goûts.

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2 voir William Eugene Smith, Pittsburgh 1955-1958 à Montpellier, Pavillon Populaire.

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