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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : « c’est comme le Port-Salut, c’est… »…ah ben non…
Scénar : un cri horrible déchire la nuit, une belle jeune fille est sous l'emprise d'un sinistre personnage déclarant la conquête prochaine de la Terre par le Mal. Hercule pour sa part affronte une bande secrètement envoyée par Lycos d’Œchalie pour le tuer. Il les met en fuite et poursuit sa route vers son mariage avec la belle Déjanire, au passage nièce de Lycos. Arrivé sur place, Lycos monté sur le trône prétend soigner la dulcinée alors qu’il la retient en réalité pour un sacrifice… Il est vrai que la Déjanire qu’Hercule revoit n'est plus celle qu’il a quittée, elle semble prise d'une langueur étrange, ne le reconnaît pas, ne se reconnaît même pas elle-même… On charge le demi-dieu de débarrasser le royaume de cette mystérieuse malédiction mais « peut-on combattre des ombres » ? Par amour, il décide carrément de mettre dans la balance son immortalité et part pour le royaume des morts, là où il trouvera une pierre magique et salvatrice. Mais tout d’abord, accompagné de ses compères Thésée et Télémaque, il part quérir la Pomme d’or qui permettra l'aller-retour en Hadès…
Comment Mario Bava, réalisateur du culte Le Masque du démon 1 pouvait-il entrevoir une énième aventure d’Hercule si ce n’est de façon fantastique, genre qu’il transfigure systématiquement au moyen de ses légendaires dons de directeur de la photographie : magnifiques lumières aux couleurs vives, nuages vivants et menaçants, vieilles pierres qui crissent : Hercule contre les vampires est un péplum initiatique gothique à souhait se déroulant dans une ambiance furieusement fantastique et parfois macabre, l’équipe de bonshommes (Hercule le colosse, Thésée le séducteur, Télémaque le faire-valoir comique) se démenant dans un univers de rochers en polystyrène kitsch toujours si attachant. Et de pléthore d’effets spéciaux bricolés géniaux (le jet de charrette, c’est la santé !), de cascades rigolotes, de ficelles apparentes, de pièges diaboliques, mention à Procuste, monstre de pierre un peu moisi mais si séduisant !
Ceci étant dit, il y a tout de même une légère entourloupe quant à la marchandise quant au titre français, sûrement motivé par le seul fait de la présence au générique du britannique Christopher Lee (Frankenstein s'est échappé, Le Cauchemar de Dracula, Le Chien des Baskerville, La Vierge de Nuremberg, The Wicker man et des dizaines d’autres), ZI incarnation du Dracula post-Universal, alors que mis à part quelques détails (qui justifient à notre sens la présence du vampire dans les mots-clés), Le voyage d’Hercule et ses compagnons aux Enfers n’ayant que peu de rapports avec les suceurs de sang. Mais on ne s’étonnera pas, bon joueur, du traitement des mythes typique du peplum italien car le film compile plein d'action, d'aventure, de fantastique et d'humour avec pour résultat une œuvre qui préfigure le film de zombie bien plus qu'il ne perpétue le cinoche vampirique, une vraie réussite pour qui apprécie ce genre, splendide à nos yeux.
D’autant que les petites stars sont au rendez-vous : de Reg Park (Hercule à la conquête de l’Atlantide, Maciste dans les mines du roi Salomon, La Terreur des Kirghiz, Le Défi des géants…) à George Ardisson (La Ruée des Vikings, , Django défie Sartana…) en passant par Ida Galli (Les Derniers jours d'un empire, Le Guépard, Le Corps et le fouet, Le Dollar troué, Ciak Mull, La Queue du scorpion, Emilie, l'enfant des ténèbres, L'Emmurée vivante…) et Leonora Ruffo (La Reine de Saba, La Vengeance d'Hercule, Maciste contre le fantôme, Destination planète Hydra…), sans compter au scénario Franco Prosperi (surtout réalisateur du sympa L'Esclave de Rome) et le grand Duccio Tessari tandis que la musique se voit signée par le stakhanoviste Armando Trovajoli, une équipe qui ne pouvait que gagner !
Bonus : diaporama (diablement fourni), bandes-annonces allemande, anglaise et américaine, « Thésée au centre de la Terre » (entretien avec Giorgio Ardisson et Fabio Melleli) et, médiabook oblige, un livret central de toute beauté rédigé par Michel Eloy : « Sur les berges du Styx » (80 pages passionnantes au sujet de la complexe mythologie antique et de ses séquelles sur grand écran !)
Infos / commande : https://www.artusfilms.com/peplum/hercule-contre-les-vampires-302
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