Chroniques romans
25
Juil
2006

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Je vis allongé PARTERRE !

Fourrez-vous ça dans le crâne, les gars, ou bien stoppez immédiatement votre lecture, parce qu'elle n'a aucun sens si vous n'êtes pas un brin attentifs

Personne ne se doute de la situation: famille, amis, voisins... Mais cet homme vit séquestré par sa femme alors qu'il ne peut se déplacer qu'allongé après un accident fâcheux, qu'il est obligé de ramper comme une larve pour grappiller deux-trois trucs à becqueter dans les placards les plus bas, il les "évacue" plus tard dans une boite en fer prévue à cet effet et c'est à moitié mort de faim qu'il ne se repère plus dans le temps que grâce aux bruits qui l'entourent...

L'horizontalité et l'impuissance presque totale obligent, un enfant de trois ans me tiendrait en respect dit-il. Et puis, Christine est un monstre de la Nature. Bon enfin disons que sur la fin, elle n'en est pas loin. Petite citation tout droit sortie de la bouche de son malheureux mari: Ce que je vis devait peser dans les cent vingt kilos et transpirait à grosses gouttes une eau malodorante. Ce que je vis était énorme. C'était ma femme. Sauf qu'elle est aussi cruelle, en tout cas on peut le voir comme ça, et après la souffrance physique, elle s'attaque au mental de "son" homme. Le duel final est engagé, planquez les meubles.. 

L'auteur, dont le prénom Max pourrait induire en erreur, est une femme (qui plus est d'une indicible splendeur, passons) mais son appropriation des pensées les plus crues d'un homme est bluffante, son personnage n'hésite d'ailleurs pas à prendre le lecteur à partie et pour ce faire ne mâche pas ses mots. Comme si Max, ce qui est sûrement le cas, en profitait pour coller quelques droites au passage, en simili-catimini, à la bien-pensance générale et à une littérature qui manque singulièrement de noirceur dans les bacs des marchands de papier. L'auteur-épeire tisse une toile malicieuse et rapproche à petits coups les lecteurs de son mortel centre... Ironie voire sarcasme avec une belle pointe de sadisme taquin, l'humour féroce et l'amour vache dans une entrelacement dur mais jouissif. Pour aller plus loin la haine-amour qui unit ce couple rappelle parfois Le Chat avec Gabin et Signoret ou Un crime au paradis, on peut y voir un peu de Misery aussi, le tout en traits noir et railleurs. On est fan. A bloc.

 

226 pages, 15 €

ISBN: 222617334X

 

© GED Ω - 25/07 2014

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