InterviewsLes propos des interviewés n'engagent que leurs auteurs.
02
Nov
2008

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

En cette période de démocrassie plastique, hypocrite et détestable,

si quelque chose peut sauver les neurones de l’extinction programmée, si quelque chose peut empêcher votre serviteur et beaucoup de ses congénères de péter les plombs et de renoncer à garder son calme, c’est bien l’art sincère. En particulier le rock’n’roll costaud car il défoule, passionne, revigore, un vrai cacheton magique comme pour d’autres s’amourachant du jazz de Coltrane, du cinéma de Burton ou des bouquins de Céline. Sine qua non total. Putain ! 

 

Triple salve dans la poire cette semaine avec la sortie là maintenant tout de suite de MotöriZer, le vingt-quatrième album (!!!) des anglais sauvages de MOTÖRHEAD, du bouquin We are (all) MOTÖRHEAD du journaleux Jean-Paul Sabouret et un retour sur La fièvre de la ligne blanche, autobio du bassiste-chanteur Lemmy des mêmes MOTÖRHEAD sortie en France en 2004. 

Pour certains groupes on est presque toujours certain de ne pas se tromper, la majeure partie de leurs albums est une tuerie, c’est comme ça, n’essaie même pas de lutter. AC/DC et STATUS QUO en font toujours partie (même si...) alors que nombre d’autres sont morts ou moribonds (les RAMONESSCORPIONSQUEEN, les vieux STONES etc.). MOTÖRHEAD n’a jamais quitté l’équipe, ne s’est jamais arrêté. Ce MotöriZer surprend pourtant. Beaucoup plus métallique et moins bluesy qu’avant, MOTÖRHEAD avait tendance à balancer des albums brutaux, rapides et sans concession depuis l’album Bastards (ha !) en 1993. Raté, ce dernier album n’est pas dans la même veine et opère un retour discret mais malin vers leur son et les compositions de la première période du groupe (1975-1982). C’est-à-dire plus rock, moins méchant et plus intimiste. Sur scène de toute façon tout pète avec les vieux briscards, rendez-vous le 26 novembre au Zénith de Paris si pas trop les foies...! 

 

Jean-Pierre Sabouret a été un des piliers de mes lectures de jeunesse (Hard Rock Magazine et Hard’n’Heavy) avec le regretté James Petit (et Xavier Bonnet - où est-il ?!) et signe avec ce We are (all) MOTÖRHEAD une excellente et pertinente étude sur la Tête de Moteur en tant que groupe et regroupe des interviews de presque tous les frappadingues qui en ont un jour fait partie. La fièvre de la ligne blanche par contre, c’est du pur Lemmy, subjectif comme pas deux mais avec une mémoire d’éléphant et un humour pince-sans-rire à se pisser dessus. Alors que le leader cabotine pour notre plus grand bonheur au sujet des tournées, des femmes et de la défonce quasi-permanente qui a fait de lui un véritable survivant, Sabouret laisse la parole à la piétaille et les membres (et ex membres) y vont chacun de leur confidence ou de leur connerie. Deux bouquins indissociables et indispensables pour les hardos en herbe. 

 

Le CD est sorti chez SPV, les bouquins chez les excellents éditeurs rock Camion Blanc qui ont besoin de beaucoup de soutien en ce moment, n’hésitez pas ! Si c’est trop fort, c’est qu’t’es trop vieux ! 

 

© GED Ω - 30/09 2008

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