Le guide du Kroût'Hard
12
Juil
2021

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Moralité : sans un très bon serveur, un bon restaurant ne suffit pas. Ouaip, c’est comme ça, on commence par la fin.

D’abord, il y eut la faim, terrible après une visite chez les toubibs et des douleurs qui deviennent de moins en moins marrantes. Et voilà comment naît l’envie habituelle, sûrement un peu crétine, de déglinguer une pizza toute bête mais souvent la solution quand confrontation il y a avec des cartes complexes. Assouvir ce plaisir étant possible à la Brasserie du Palais, un chouette endroit face à la golden virgin de Béziers où nous étions donc contraints de passer, le blanc du pichet commandé illico, du genre honnête, descend naturellement comme de l'eau, le temps, d'une lourdeur de laminoir à Cessenon-sur-Orb, est presqu'agréable au pied de Saint-Nazaire. Tant qu’à faire, l’expo alléchante voisine est heavy-demment fermée (une sacrée bonne idée pour ravir les curieux). Ben puisque c’est comme ça, mangeons. Mais pas de pizza, non messieurs-dames les moqueurs. Pas.

Chaudement recommandé par un serveur affublé d'un splendide t-shirt poulpesque des Cinque Terre (ho tanto voglia di andare là…) et d'un humour à froid tout à fait agréable, le poisson sera du menu : filets de merlu à la saveur kalamansi pour les uns, seiches à la plancha pour les autres. Les délicieuses fragrances évadées de la cuisine nous jettent presque à terre d'inanition, mais nom de dieu de splendides assiettes atterrissent soudain, un dieu existe, et puisque l'on pleure souvent d'avoir consommé des animals, si c'est pour en faire de si belles choses, on s'auto-pardonne presque dans l'instant, d’autant que c’est la viande que l’on a bazardée il y a maintenant six ans pour cause de dégoût du traitement de ce qui n’est plus que numéros à coller sur du plastique toujours roi. Fin de l’interlude, manger froid serait une hérésie. Et on sait qu’à Béziers, le sujet est historiquement pris très au sérieux.

Malgré les carrures de certains, les plats s’avèrent copieux, aidés par un pain pas du tout à la hauteur s’il on peut se faire maître mais reconnaissons que vu les plats c’eût été compliqué de faire un grand chelem. Le fabuleux boulanger qui livrait la cave à vin adjacente aux Halles n’exerce-t-il plus ? M’enfin, on avait encore une chance de tomber sur des desserts décevants, là encore l’homme à l’octopode sait être convaincant. Si quelqu’une tape dans le café gourmand (et ne s’y trompe pas, c’est bô et fourni !), un crémeux de citron onctueux, super parfumé et léger ravira certaines papilles tandis qu’une sorte de cheesecake où se câlinent Philadelphia, crème de marron, poires et boudoirs est visiblement « super bon » dixit la convive. Si d’aventure d’irrésistibles créatures proposent un repas sérieux dans le centre historique (pas exempt de travaux alentour), adresse vous avez.


Si en plus on a l'intelligence d'arriver avant tous les flamants roses en Birkenstock, le moment s'avère délicieux, we'll be back sur la Place de la Révolution !!

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