
Un bon rocker, d’après les excellents DOUSSEUR DE VIVRE, c’est un mec qui a une guitare, qui monte sur scène et qui crache.
Et ben ça tombe bien, LES MOLARDS jouent ce soir à l’Endroit Secret. Après cette navrante tentative de l’intro la plus affligeante depuis la naissance des caractères cunéiformes il y a quelque cinq mille ans, enchaînons avec célérité sur des suites de mots à caractère informatif. LES MOLARDS enregistrent ce soir un (quatrième) album en direct, ils ont convié BRAN TERROR pour la première partie, une foule de vingt-deux personnes a fait le déplacement, le ciel est très chargé, la maréchaussée est sur les dents because un apéro « spontané » de pignoufs pixellisés, tout s’annonce ma p’tit’ dame, sous les meilleurs auspices n’est-il pas ?
N’ayons peur ni des mots ni de leur répétition ad nauseam, le public ne mérite que des quolibets quand il ne se déplace pas pour des concerts GRATOS et DE QUALITÉ, ça on le savait déjà. On sait également qu’un bon groupe livre un concert de la même manière qu’il y ait 22 (ouaip, death-y-dément...) ou 5621908 personnes. On appelle ça la classe.
Et donc BRAN TERROR fait indéniablement partie de cette catégorie car le groupe se lâche et envoie un set à la lisière du dark indus martial d’où des effluves viennent souvent chatouiller la feuille sous formes de réminiscences de la paire MINISTRY / NINE INCH NAILS mais aussi WUMPSCUT et LAIBACH, les vieilles galettes de new-wave et deux trois démos de black metal savamment camouflées. Forcément la partie n’est pas facilement gagnée avec un public avide de peunq rauque mais BRAN TERROR n’en a cure et fait sa vie sur un fond de vidéos franchement addictives jusqu’à une pause forcée, vive le pc pas vrai ? Une reprise du fabuleux She’s lost control des JOY DIVISION ravira le vieux corbeau devant l’écran qui ne pourra que conseiller au groupe de se mettre en relation avec lui pour écouter plus en détails des morceaux qui sont sûrement bien plus que l’agression sonique inhérente à tout concert digne de ce nom. A revoir dans d’autres circonstances.
Pas de secret au sujet de la connivence MOLARDS / Ged, le groupe est soutenu par la Church des Dead depuis une dizaine d’années, si tu farfouilles y a des chroniques de disques et de concerts qui traînent ici bas. Un groupe à la réflexion critique chantée qui possède un son à lui et qui va pendant un peu plus d’une heure balancer une quinzaine de morceaux rapides, efficaces, toujours entre riffs acérés et mélodies entêtantes pour donner au final un rock punk solide que l’on ne se lasse pas d’écouter, en particulier quand la salle est vide, pour une fois le premier rang est une option possible, en particulier quand on n'est pas loin du double mètre, personne pour râler qu’il n’y voit rien, un rêve en quelque sorte... Pas mal de nouveaux morceaux, quelques anciens (Et si ça leur suffit, qu’on pourrait Ged-y-casser aux gens restés devant leur télé par exemple mais aussi Non à l’américanisation, Le paradis est perdu...) ; la fébrilité de découvrir la galette live est déjà de mise, en attendant on ne saura trop conseiller aux marauds absents mais aussi aux autres, cela ne fait pas de mal, d’aller jeter une paire de feuilles sur le site du groupe qui propose la majorité de sa discographie en téléchargement ! Ah, évidemment, feignasse, tu veux l’adresse... Essaie là : http://lesmolards.propagande.org/. LES MOLARDS sur scène ne déçoivent jamais alors restez à l’affût d’une nouvelle date ici ou là.
En attendant et pour finir spéciale Ged-y-casse à FrEd ?! l’éternel pilote et Gibet l’aigle de la route
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