Chroniques concerts
26
Mai
2015

Et c’est reparti vers Sérignan en quatuor gouailleur, entre bar à vin disparu et festival avec ou sans olives, tapas avec ou sans ail et croûtons de petite taille.

Traçons donc vers la Cigalière où la première partie a commencé pendant ces légères agapes. 

 

Nilco, entre rizière et cocotier, muni d’une verve "catalano-antillaise", voire "occitano-vietnamienne", met dans le chaudron un peu de M, un peu de ragga et beaucoup de chanson folk énergique, c’est aussi la fête à Ménard et si Nilco n’était certes pas "obligé de venir" d’après une vieille baderne censurophile, il n’était pas non plus "obligé de se taire". Et vu le taux de parole de sa "cible", il y a encore de la marge. Loin des saga friquées ("ambiance de la bourse"), Nilco a le "stylo pour sagaie", des textes acides et un charisme certain, et une voix chouette pour faire le taf. 

 

Le rare Charlélie Couture a le swing, reconnaissons qu’avec un groupe derrière soi ça groove un peu plus, surtout avec un gratteux solide aux soli inspirés et ce piano bluesy que le chanteur utilise dès que possible. Avec un backdrop vidéo parfois hypnotique et des peintures superbes pour décor, la voix de dandy se balade sur un rythme souvent bondissant qui n’empêche pas l’ambiance feutrée, itou quand Charlélie empoigne une gratte électrique. Ici on n’est définitivement pas fan de la boite à rythme (La Suprême dimension aurait TOUT déchiré avec une vraie batteuse !) mais le répertoire foncièrement rock et la poésie urbaine ne sont pas écornés pour autant par la sécheresse de la machine, Charlélie le funambule rappelle parfois un Lou Reed très nasillard (sur Be an artist par exemple et les autres morceaux très chouettes en anglais) ou un Screamin’ Jay façon Raspoutine qui jongleraient entre piano bar fin de siècle et chanson destroy, le chanteur semblerait parfois lui-même "de l’autre coté" mais les mystères de la mémoire et le talent de l’interprétation font la différence dès le rythme installé sans oublier une complicité certaine avec cette guitare incendiaire. 

 

Comme pour Miossec (voir Miossec [Fra] à Sérignan, La Cigalière le 07/02/15), pas mal de monde s’est déplacé, beaucoup en haut et moins en fosse, on est assez content d’avoir de la place car la cigale aime visiblement avoir chaud, heureusement qu’il y a du blanc et, donc, de l’air. Une très bonne soirée, spéciale Ged-y-casse à AnaïsFlora et Imène. Et un carton jaune au quémandeur de massage.

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