Chroniques concerts
26
Mar
2018

On peut toujours compter sur la météorologie française pour raconter strictement n'importe quoi

quand on prévoit un trajet à plusieurs centaines de kilomètres. Témoin cet aller vers Clermont-Ferrand, plus précisément le Zénith de Cournon où se produisent ce soir les SCORPIONS, pendant lequel soudain trône la neige, sur les hauteurs de Saint-Rome-de-Cernon ou un truc du genre, et commence même à tomber directement sur la route. Avec une toute petite tuture équipée comme en été, nous sentons  que le voyage risque de ne pas être de tout repos. Heureusement, Dame Flocon se retient et seules une bruine accompagnée de sa sœur la brume viennent nous casser les noix. Pour le reste, personne d'autre que des camping-cars de connards forcément sans permis, des autobus de chauffards patentés et d'immenses légions cotonneuses de chenilles processionnaires gâcheuses de paysages ne nous emmerderont plus que ça.

 

Logés pile en face du mémorial de Gergovie, il est déjà l’heure d’aller se jeter une pinte avant une queue de douze kilomètres (le concert est archi complet, n’en déplaise à tous les arachnophobes de salon blablatant devant leur parterre de hardos de la vingt-cinquième heure), du coup la dite pinte s’avère dure à gérer quand il faut trépigner d’une jambe sur l’autre jusqu’à la dangereuse palpation règlementaire (noon pas de chatouilles, pour le bien du pantalon !). L’actualité sordide aidant, on comprendrait presque la fouille et puis les auvergnats, comme la dernière fois (ça remonte, voir SCORPIONS [Ger] + KARELIA [Fra] Cournon à Zénith d'Auvergne le 20/10/10) s’avèrent comme toujours affables et débonnaires.

  

C’est le guitariste hollandais Adrian Vanderberg (ex-plein de groupes dont celui sous son propre nom) qui nous fait la surprise d’ouvrir la soirée, on renverserait bien une bonne partie de nôtre - nouvelle - pinte en secouant la tronche sur ce heavy rock puissant et mélodique qui rôde sur des terres connues avec un morceau à la Kashmir puissamment interprété, de la ballade et de l'attaque purement hard, y en a pour tous les bons goûts et le vocaliste sait maintenir l’ambiance. Nous validons donc cette chouette - mais courte - prestation malgré un public figé qui prend un peu peur et fait un beau cercle autour de vôtre non-serviteur quand celui-ci commence à s’agiter. Le guitariste n’a rien perdu de sa superbe et son humilité est intacte, il se déclare aussi fan que nous de SCORPIONS, erreur mon p’tit bonhomme, on l’est ici bien plus, et toc, et voilà poindre l’évidente reprise du Here I go again de WHITESNAKE, un autre grand groupe qu’on verrait bien, et PAS dans une saloperie de gros festival-usine.

 

Comme pour les derniers concerts de ses teutons préférés vus par Nawakulture 1, fais péter une intro pleine de vidéos agrémentées là en filigrane du refrain de…Crazy world bien sûr et c’est parti pour un peu moins de deux heures de hard rock racé avec inclusions régulières de tendresse, vous connaissez tous le topo sauf que le clown Kottak a décarré et que le demi-dieu Mikkey Dee tient la batteuse ! Avec lui pas besoin de spectacle à part cette inévitable batterie hissée en l’air, ça tape, fort et bien. La setlist est quasiment la même qu’à Montpellier, un medley Seventies bien trop court et plutôt ralenti question tempo (Top of the bill / Steamrock fever / Speedy's coming / Catch your train), les cartons de la première décennie Jabs (The Zoo, Blackout, Big city nights, Still Loving you, Rock you like a hurricane, Coast to coast ou les intrus Is there anybody there ? et Make it real), les morceaux logiquement issus de Crazy world (Wind of change, Tease me please me, Send me an angel…) et quelques nouveautés dont nous reparlerons un jour si nous écoutons les disques. Par contre si surprise il y avait, elle était énorme : Overkill de MOTÖRHEAD par SCORPIONS suivi du rythme de Sacrifice entamant le solo de Mikkey, c’est juste au bord des larmes qu'on se mange ça en pleine gueule bordel !

We’ll forever miss you Lemmy !!

Spéciale Ged-y-casse à Anaïs et aux inconnus rencontrés entre pintes et formidables, à la myrtille ou non !

1 voir SCORPIONS [Ger] à Montpellier, Arena le 20/11/11 ou SCORPIONS [Ger] + EUROPE [Swe] à Montpellier, Arena le 01/12/15.

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