Après une courte nuit due aux ronflements de Stéph…euh de la clim’ à Lyon 1,
une question se pose au restaurant : comment faire pour ne pas éclater le congrès des polos commerciaux qui vient pérorer au petit déjeuner accompagné de son ton creux, sa grande gueule et son jargon misogyne que seul un bon coup de poing dans la gueule pourrait faire cesser ? Une route bordée de cistes annonce plus tard l'entrée à Paris tandis qu’un tag nous moque, « bonjour et bons bouchons ». Et il y avait justesse dans le propos : dans ces putains de méandres routiers ponctués de messages humoristiques du genre « attention pollution ralentir » (elle est bien bonne celle-là, merci les gens !), on arrive pile à temps pour - à l’origine - NE PAS mater le match qui fait hurler et klaxonner les rues jusqu'à la douillette chambre d'hôtel située à quelques encablures du lieu de fiesta sonique que l'on attend depuis un petit moment 2.
Sur place, dans un Bercy qui a changé de nom comme death-y-dément beaucoup de structures soi-disant au service de la culture mais surtout à la solde de gigantesques entreprises (Vélodrome, Arena, Déferlantes…), les mesures de sécurité drastiques paraissent plus poussées qu’au sein d’un aéroport avec tous ces portiques et ces - gentils - bonhommes encostardés comme des men in black, la salle a changé, en mieux, on se rappelait un affreux volcan spécialisé dans le son merdique, on note une nette amélioration, la clim’ est bienvenue et, oups, THE RAVEN AGE est déjà à l’œuvre avec un « néo » / metalcore pas passionnant, bien trop « émo » pour le barbare pas vraiment impressionné par la progéniture de Steve Harris sauf le respect etc. due à une semi-divinité (et puis Lauren est franchement plus jolie hein 3).
Trente minutes d’attente pour contempler les pubs innombrables (dont une à propos d’un jeu vidéo sur le groupe dont nous reparlerons) et auxquelles on ne peut échapper, volume oblige, juste à côté du modèle du naze mi-bourré amenant son infortuné rejeton au concert, pauvre de lui, qui subit les saillies hurlées de l'imbécile qui aurait dû penser Massicot au lieu de couvrir le petit de bière, de postillons et, surtout, de honte quand il s’éclate à trois reprises dans l’escalier sous les quolibets de l’homme devant, imagine donc les tronches des voisins, c’est digne d’un bêtisier. Presque autant que les chorégraphies de collier-de-perles qu'on aurait bien bombardé avec des pièces de monnaie si on en a avait encore bien sûr. On note avec le sourire que si le public vieillit bien sûr - on a dû voir IRON MAIDEN une bonne dizaine de fois - il rajeunit toujours et fait encore autant d’émules qu'avant, UP THE IRONS forever, ne serait-ce que pour cet heavyangélisme forcené par Crom !
Le docteur des géniaux UFO se voit toujours passé en intro (ils devraient à ce propos faire un beau chèque à MAIDEN si ceux-ci en avaient encore besoin après la monstrueuse razzia de t-shirts habituelle) et voilà que des roadies déguisés en soldats font apparaître un décor couvert de treillis kaki, le thème guerrier est de sortie avec Aces high (avec un putain de Spitfire géant au-dessus de la scène !!) / Where eagles dare avec un backdrop rappelant le film 4 / 2 minutes to midnight (où Bruce commence à causer foot, argh !) / The Clansman assez inattendu pour mézigue avec un Eddie Braveheart terrible et une démo de danse de Bruce très drôle / The Trooper avec un Eddie en uniforme qui vient tâter l’escrime avec Bruce. S'ensuivront alors le trois fois béni Revelations, un For the greater good of God épique à souhait, le tube The Wicker man (matez le film nom de dieu ! 5), The Sign of the cross enfin réhabilité de façon dantesque avec flammes et feux d'artifices, l’hymne The Flight of Icarus avec apparition d'un lance-flamme, Fear of the dark, The Number of the Beast, Iron Maiden avec un Eddie cornu et gonflable, The Evil that men do, Hallowed be thy name (intouchable pour des siècles et des siècles), Run to the hills et pis s’en vont. Pas de Running free ?! Ah ben ça alors !
En tout cas, IRON MAIDEN est systématiquement le putain de groupe de scène aux antipodes du statique des gens de la même génération même si on a parfois l’impression que Nicko, métronome vivant devant l'éternel presqu’entièrement caché au début, et Bruce, exalté comme à son habitude et portant une tenue différente pour chaque morceau (sportif ça !) ne sont pas toujours tout à fait d’accord sur le tempo. A part ça, le concert est parfait à tout point de vue, et ça fait drôle de repartir de lendemain, traverser la France et arriver à (voix de Stéphane) « Bééézieeers » vivant après toutes les péripéties d’un organisme qui n’en demandait pas temps. Et dire qu’il faudra repartir une dernière fois le lendemain… Spéciale Ged-y-casse à messieurs Pons et Cabanes, on the road again !
[A suivre ! Ou pas, ça vous regarde]
1 la veille était déjà rock’n’roll, voir MEGADETH [Usa] + HEART ATTACK [Fra] à Lyon, Le Transbordeur le 05/07/18 .
2 putain, cinq ans déjà ?! Voir IRON MAIDEN [Uk] + VOODOO SIX [Uk] à Paris, POPB le 05/06/13.
3 voir quelques mots sur la chanteuse là : IRON MAIDEN [Uk] + AVENGED SEVENFOLD [Usa] + LAUREN HARRIS [Uk] au POPB, Paris le 02/07/08.
4 voir Quand les aigles attaquent de Brian G. Hutton (avec Richard Burton, Clint Eastwood...) 1968.
5 voir The Wicker man de Robin Hardy (avec Edward Woodward, Christopher Lee…) 1973.
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