Chroniques concerts
11
Juil
2018

La compréhension, c'est inné.

Certains en sont totalement dépourvus, quitte à passer pour des machines sans âme, c'est pourquoi nous revoilà repartis sur la route alors que les concerts, c'est fini pour nous pour un bon moment. Et avec ça les reportages de toute façon visiblement inutiles. En attendant, l’épopée du trajet commence avec une histoire de taille de kiki et finit dans une queue monstre, comme quoi on peut parler de moment à thème.

Il semble que, sur la totalité du public, pas vraiment grand monde ne soit venu voir nos chouchous THE STRANGLERS mais ceux-ci n'en perdent pas leur humour pour autant : « on est THE STRANGLERS et on est habillés en noir, on porte des Doc Martens, il fait trente-cinq degrés, c'est con ». On ne peut pas faire plus philosophe. Leur mix mélancolique plutôt pluvieux malgré le soleil, de rock punky et psychédélique, et où l'électronique a son importance, reste séduisant malgré plus de quarante ans de tournées, France-Angleterre est toujours une drôle de confrontation, ce sont les derniers qui l’emportent cette fois avec une rafale de tubes imparables, death-y-dément ce groupe est à part, mais toujours sur les cîmes quand d’autres peinent à rappeler ce qu’ils furent il y a de longues décades.

Francis Cabrel est très attendu et très applaudi par une jolie frange du public pendant que l’on rit sous cape de bon cœur à cause de cet accent chaleureux et typique désormais indissociable des conneries de Laurent Gerra. Les gens prouvent qu'ils ont encore des mains en les battant en rythme pendant que les fans de peura râlent devant l'ambiance pépère qu'ils affublent sans vergogne de vilains noms d'oiseaux pleins d'ignorance. Perso, ce n'est bien sûr pas notre came mais en bande originale d'un concert straight-edge, ça se supporte autant que le jus d'ananas, perché là haut dans les chênes-lièges à la culotte taillée pour boucher les vins très onéreux de chez Valmy. Dommage que la scène électro monte régulièrement le son en haut. Car cette Corrida détient les mots justes juste avant le massacre annuel qui aura lieu à Béziers dans un mois. Le rappel réclamé à corps et à cris aura-t-il lieu ? Ben oui, joie chez les fans, c'est La Dame de Haute-Savoie musclée à l'électricité, plutôt chouette.

RILÈS, inconnu de nos services, déboule, affole la foule, les fans de Cabrel plient les gaules direct, on aimerait bien faire pareil si la tornade NTM ne débarquait pas ensuite. Le très jeune « rappeur », connu après une série de « sons » diffusés avec succès sur internet, commet un mélange - difficilement supportable pour les rockeurs normalement constitués - de hip-hop, de RnB et d'électronique, l’homme est entouré de danseurs vêtus de blanc avec backdrops numériques et acclamations hystériques d'un public juvénile totalement à donf. Il va sans dire que nous récupérons en chemin une brochette de péronelles fanatiques de douze ans et dégusterons leurs cris de corneille sortant de l'œuf. Et derrière, antipodes, deux débiles de la quarantaine trouvant sans doute que tout ça n'a rien de musical, de bons français finis au liquide de votre choix comme on les adore ici, qui n’ont pas de respect pour la mode ou n’y comprennent rien. Nous, on voudrait tout comprendre, par exemple pourquoi RILÈS à récupéré les mauvais côtés du metal pour « organiser le pogo » (= ridicule, mais pas autant que le wall of death qui suivra).

« On est toujours là !! » clame NTM qui n'attend rien pour foutre le feu. Le duo de rappeurs excelle dans la phrase qui charcle avec comme armature un groove monstrueux pourvu par deux DJs particulièrement agiles. Aiguisé comme une lame, pointu comme un couteau, le discours séduit même aujourd'hui les beaufs qui antan tiraient à boulets rouges sur un groupe pour le moins sulfureux, c’est toujours drôle de constater combien l’âge devient un gage de qualité… Plein d'invités défileront sur scène (BUSTA FLEX, LORD KOSSITY etc.) pour faire du concert une fiesta du rap funky / hardcore français. Poser le gun ? Sûrement pas celui chargé aux mots. Déferlantes sous les bombes (pas celles qui font pschitt pour une fois) ? Il était temps qu’un festival de cette taille fasse une place à ce groupe monstrueux qui, avec un peu de chance, fera une tournée pour ses quarante ans ?

Pour finir sur le festival en lui-même, ce n’est pas un au revoir mais bien un adieu, malgré de super navettes et un personnel plutôt affable envers un public qui a tout de même intérêt à avoir les moyens pour se faire plumer sur place (un verre payant scandaleux, 3 € la flotte ou jus de fruits, 4,50 le pinard comprenant un verre payant affreux, 5,50 la part de pizza, 8 la pinte des désoiffeurs, le tout par le biais d’un système de paiement pas plus pratique et même parfois long comme un jour sans vin !!!!), on trouvera donc un autre festival après d'innombrables éditions (neuf, c'est fou comme on peut comprendre vite quand on nous explique longtemps 1) à se dire systématiquement : ça suffit. Marre.

Spéciale Ged-y-casse à Anaïs, Marie et Stéphanie, et merci à Lara et Pierre, of course !

1 voir https://www.nawakulture.fr/index.php/rechercher?searchword=d%C3%A9ferlantes&searchphrase=all.

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