Les Nuits magnétiques #1 : MESSA [Ita] + GLABRE [Fra] à Montpellier, Maison des Chœurs le 22/09/22

Ha ben y avait longtemps, équation bustraintram est au programme et tout ça... Pour une messe ?!

Vous arrive-t-il de vous demander ce qui vous passe par la tête ? Perso, on a l'impression de ne faire que ça ! Mais notre devoir auto-imposé n'est-il pas le soutien total à l'underground, aux « petites mains » de la culture, si possible dans le désordre ? Tout ça, c'est encore d'la faute de Mumu ! Et puis la présence de GLABRE ne nous laissait point de marbre ! Alors à peine remis de Toulouse ¹, go to Montpellier et une salle jamais visitée par votre auguste non-serviteur qui plus est !

Un moment avec le frangin Seb est toujours un grand moment (pintades camarades forever !) mais hop l'église n'attend pas malgré un « folle de la messe, molle de la fesse ! » qui passe par la tête. On y croise du beau monde, Mumu heavy-demment, mais aussi nos hôtes Cécile et Christophe, la divine Zaza, Sandy, Aurélia, Olive, Géraud VERDUN, Abel Head Records, Max ALL BORDERS KILL entre autres mais les mondanités cessent dès qu’Alex monopolise l’attention.

C’est sous le nom fort adroitement choisi de GLABRE que le chanteur multi-instrumentiste va ouvrir la soirée non sans déstabiliser qui ne connaît que trop peu l'univers - déjà délicieusement particulier - du SKELETON BAND ², et encore plus pour qui arrive vierge de références extraterrestres : Alex use ici, dans un registre complètement différent, beaucoup et fort bien d'une voix haut perchée, s’accompagne à la guitare tandis qu’un machin électronique joue les rythmes et les sonorités choisis pour peupler plus encore d’étrangeté des paysages musicaux que, oui, l’appellation de post-baroque traduit assez bien. Les mélopées de l’homme, ses délires d’interludes foncièrement punk qui ne manquent ni d’humour ni de ferveur n’en finissent par d’interloquer et de séduire des ouailles bien plus rock’n’roll et bien moins malades (?) que le lieu n’en avait vu depuis son érection suite à un ordre de Louis XIV. Saint Charles Borromée n’est pas près de s’en remettre. On ne peut que recommander chaudement l’écoute du EP éponyme (2020) de GLABRE et la rencontre avec un artiste death-y-dément unique, franchement iconoclaste et habité.

MESSA viene d'Italia e ha scelto di suonare una forma heavyssima di doom metal, le groupe italien mené par une chanteuse à la voix envoûtante se fait une spécialité de mêler un heavy blues frisant le psychédélisme au doom metal solennel, on note aussi une certaine inclination vers les sonorités ambient façon drone, les voûtes vibrent à l’unisson quand les amplis chauffent l’air, la vieille pierre se marie terriblement bien avec des compositions à la fois épiques, romantiques ou méchamment agressives quand le tempo prend soudain la direction du supersonique, les velléités punk et metal extrême faisant suivant l’humeur de jouissives apparitions. Les musiciens qui accompagnent Sara sur le chemin de la plénitude sonore sont de vraies brutes, on sent des types qui ont beaucoup, beaucoup écouté de choses avant de tenter d’en jouer, leur culture musicale visiblement variée occasionne un son personnel et pas vraiment de redite dans un style où nombre de formations sonnent comme les voisines. Et la recette fonctionne, MESSA est rappelé sur scène pour un rappel mérité et définitif : ce groupe vaut de l’or. Allez voir MESSA !

Et remerciez les structures comme What The Fest qui construisent de véritables occasions pour dépayser le mélomane, le train de 6h18 le lendemain n’est qu’une broutille quand le plaisir attend un certain niveau.

¹ voir WATAIN [Swe] + ABBATH [Nor] + TRIBULATION [Swe] + BÖLZER [Swi] à Ramonville-Saint-Agne, Le Bikini le 20/09/22

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