Engrenages - Saison 1 de Alexandra Clert (avec Caroline Proust, Grégory Fitoussi, Audrey Fleurot, Thierry Godard, Philippe Duclos…) 2005

Genre : ah, le beau système judiciaire que voilà…

Scénar : un chien découvre dans une décharge un corps massacré et au visage brutalement défiguré, la capitaine Laure Berthaud, chargée de l'enquête par un nouvel aspirant procureur, ne trouve rien sur place, aucun papier, mais le légiste découvre au cours de l’autopsie une plaque pour réduire les fractures provenant de l'époque soviétique : la femme était roumaine, jolie, et son train de vie très largement au-dessus de ses moyens, un double agenda est plausible. Les membres de l’équipe sont les rouages d’une histoire complexe. Alors qu’un carnet bourré d'informations compromettantes à propos de personnalités en vue est retrouvé, le juge Roban inquiète sa hiérarchie à s'approcher d'un peu trop près d'un conseiller de ministre du genre particulièrement retors, maître Karlsson n’hésite quant à elle jamais à se propulser en avant, elle est même engagée par un avocat rayé du barreau qui a les moyens et l’envie de déclencher des scandales…

Belle cuvée Canal+ comme souvent, avec un générique très réussi dans la lignée Numbers / Game of Thrones, une musique un peu angoissante très convaincante, du suspense, des images parfois brutales mais réalistes qui montrent que la vie des flics n’est death-y-dément pas rose, celle des magistrats n’est pas triste non plus face à des gens toujours plus tordus, qu’ils soient clients ou tentateurs, les affaires dégueulasses s'enchaînent et si certains fils de scénario sont parfois classiques, le casting a été soigné avec à bord de très bons acteurs vus dans de nombreuses séries (la Dame du Lac, Liliane de Maison Close / Scènes de ménage, un bonhomme d’Un si grand soleil, un ex-P.J. etc.) qui se révèlent ici touchants, souvent crédibles dans cette histoire où les drames de roumaine croise les démêlées de gens pas super prêts à la vie en société.

L’image fort sombre (et pas pour rien, puisqu’elle renforce carrément l’ambiance mélancolique rendant le climat de cette série très attrayant) est parfaitement adéquate pour faire évoluer les fameux « engrenages » qui tournent et retournent sans relâche, beaucoup sont même bien partis pour en être les victimes, si un s’agrippe maladroitement à la machine et qu’un autre lui donne la main pour une raison quelconque, il part avec et ainsi de suite, personne ne peut y échapper… Une affaire centrale lie certes tout ce joli petit monde, mais c’est bien l’ambition et l’absence de scrupules, même parfois juste temporaire, qui provoque généralement les avaries du système et la chute de l’un ou de l’autre dans le gouffre qu’il finit bien un jour par mériter.

L'intervention du facteur humain dans une philosophie en somme, la loi, qui n’en finira jamais de diviser, conscients ou pas de leur condition profonde, des animaux !

Bonus : bande-annonce