In extremis, c’est le moins que l’on puisse dire !
Quatre petits jours avant la fermeture de l’exposition, nous sommes parvenus à entrevoir le travail photographique de la finlandaise Elina Brotherus.
Comme une Vénus sortie des eaux, la première œuvre est sous forme de vidéo, suivie par les autoportraits de l'artiste (premiers travaux 1997-99) avec ou sans la danseuse, c’est selon. Son arrivée en France et son adaptation, parfois difficile, au pays et à sa langue est un autre sujet où la mise en scène de sa vie quotidienne se fait non sans humour (frais, mais drôle), on croise d'autres vidéos sur le chemin comme ce regard jamais très gai sur un corps menu au sortir de la douche, reste la buée pour jeter un trouble supplémentaire où le nu-pureté est l’objet de questionnements.
En grand voyageur, on préfère toutefois nettement les paysages qu'elle s'accapare, ces « tableaux photographiques » où l'on trouve parfois, en intérieur bien sûr, une kyrielle d’objets désuets et une belle ambiance terne (la série de la Maison Carré) comme dans un film estampillé DDR. Le regard de l'artiste, et celui de la femme saisie sur papier, séduisent pour le moins mais les hommes ne sont pas en reste, voir par exemple ces modèles de l'étude sur les danseurs faisant écho à la tradition française (Ingres, Degas & co.).
Viennent ensuite les horizons splendide et ce jeu incessant avec les perspectives mais aussi les couleurs. L'hommage à Erik Satié (2006) présente une nouvelle série de paysages (accompagnés d'un mot) en petit format avec souvent l'artiste saisie de dos en position, elle aussi, de contemplation. On est moins enclin à contempler le remplissage d'un étendoir en vidéo mais soit. L'Annonciation change radicalement de ton, l'infertilité de l'artiste et son traitement médical mène le visiteur au cœur d’une période où larmes et silence contrit règnent, c’est presque dur pour une fin mais pas d'indifférence possible au programme, c'est toujours ça.
Une œuvre parfois troublante, mais toujours belle.
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