Expositions / Salons
03
Jui
2018

Il y a chez Mademoiselle Saint Pierre, dont on se fait un plaisir de croiser l’œuvre

de justesse une fin d’après-midi au Black Sheep, juste avant un concert du genre brutal, quelque chose que l'on retrouve par exemple et entre de nombreux autres chez Jean-Luc Navette : la noirceur permanente. Ceci dit, celle-ci n'empêche pas certaines touches d’humour, voire même des pieds de nez acides quand on fait bien attention aux cadres qui squattent les murs.

Un petit tour dans ce bar que nous aimons tant nous permet d’apercevoir sur différents formats les dessins de la jeune fille dont un hommage à Lemmy qui ne peut absolument pas nous laisser indifférent tant nous vouions à cet homme la plus grande des idolâtries. Mais le rock, présent un peu partout au premier plan comme en filigrane, n’est pas non plus le domaine de prédilection de l'artiste, comment passer à côté sans les voir les allusions aux racines - et aux restes en ruines… - de la civilisation, au règne éternel de la Nature, à la vie, à la Mort…?

En effet, Fanny convoque à peu près tout le prisme culturel, de sa facette pop, à celle, semblant plus importante encore, de la Nature. Du heavy metal, Star Wars, des icônes d’Universal et des jouets on passe sans séisme aux animaux (nous avons un étrange attrait commun pour les céphalopodes) et aux plantes qui peuvent livrer des messages, quoi de plus clair enfin que des anémones de sacs plastiques qui n'ont pas fini de glacer le sang des gens qui ont les yeux bien placés sur l’essentiel ?! Par sa technique d’assemblage de différents sujets sur un même dessin (les visages se fondent dans les animaux quand les feuillages les coiffent…), elle donne aussi à voir au cerveau malade de l’auteur de ces lignes un Arcimboldo caravagesque à la fois amoureux de la Nature et conscient de ses dangers.

Avec cet impressionnant trait plein de maturité, assez incroyable pour quelqu'un qui paraît si jeune pour l'avoir rencontrée en vrai, Saint Pierre, forcément, a la clé du succès dans les mains, et la malice aussi de l’ange déchu, celui qui ne se détournerait sûrement pas d’une petite part d’espièglerie non négligeable qui apporte un peu de légèreté à un ensemble que d'aucuns pourraient juger morbide ou déprimant : de vrais imbéciles s’il en est.

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