Chroniques DVD
28
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : comédie à l’accent qui chante

Scénar : le village de Cantagrel vit à l'écart de tout au rythme de la vie campagnarde jusqu'à ce que la politique vienne comme d'habitude semer la zizanie mais ce n'est pourtant pas par elle que viendra le scandale. Le fermier Urbain Coindet, également conseiller municipal républicain, veut bien aller jusqu’à passer la porte de l'église si c’est pour la jolie Jeanne, d’autant que celle-ci lui fait sa déclaration. À lui, l'homme marié ! Marié mais soudain veuf puisqu’il retrouve ensuite sa femme pendue ! Bien qu’au fond il le soit, il ne semble pas bien peiné par ce décès prématuré. Il l’est par contre beaucoup plus à l'arrivée de la soupçonneuse belle-famille… Les rumeurs que les salopards propagent vont alors se déchaîner et réveiller de vieilles histoires dont Urbain est bien décidé à clouer le bec.

Après de multiples courts-métrages depuis la fin des années 1940, voici poindre le premier long-métrage d’Henri Verneuil, adaptation d’un roman de l’immense Marcel Aymé, un écrivain dont l'humour acide fait toujours mouche et qui ne devrait pas rester autant dans l’oubli qu’il ne l’est. On rassemble pour le projet une jolie troupe d’acteur avec à sa tête un Fernandel formidable dans ce rôle drôle qui joue le chaud et le froid quand le soupçon d'une bourgade vous tombe sur le coin de la tronche : les langues de vipère habituelles, qui ne vivent et n’exercent leur puissance fictive qu’à travers des mensonges, ont beau faire courir des bruits et salir les réputations, elles peuvent parfois tomber sur un os, celui de l’indifférence de leur « victime », en particulier quand celle-ci a décidé de jouer le jeu.

Pour incarner les autres personnages, Andrex et plein d'autres acteurs un peu oubliés dont on ne cite souvent que le nom comme c'était la coutume alors (par exemple Sardou, en fait Fernand Sardou, mari de Jackie et père de Michel…) partagent de chouettes dialogues (le serment du curé vaut particulièrement le coup d'oreille, tout comme les nombreux commentaires acerbes de Fernandel) dits avec un accent méridional qui ne manquera pas de rappele la série des films de Pagnol bien sûr, La Table-aux-Crevés préfigure même un petit peu la saga Don Camillo avec un combat certes discret entre la réaction et le progressisme, un débat cinématographique souvent brûlant qui n’est pas près de s’éteindre. Une jolie petite vieillerie que les détracteurs du jeu de Fernandel se doivent de visionner pour découvrir un rôle surprenant.

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