Chroniques CD
31
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

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La naissance d'un mythe au sein de la scène black metal à qui EMPEROR apporte une rare sophistication.

Dès le EP Emperor (enregistré en décembre 1992) on peut noter la complexité de compositions dont le seul but n'est pas l'esbroufe et le satanisme primitif mais bien la création d'un univers très personnel et reconnaissable entre mille, où aux instruments traditionnels le clavier s’ajoute avec bonheur (ce qui pour quelqu'un qui déteste ce genre de machine est plus qu'un compliment). Il est vrai que l'ambiance sinistre et glaciale ne s’en trouve que renforcée. Le son râpeux de cette autoproduction est tout à fait délicieux et rajoute en sauvagerie ce que le reste établit déjà comme une offrande magistrale aux esprits des ténèbres. Ce disque sortira conjointement en split avec un autre géant scandinave, ENSLAVED, mais aussi de manière individuelle.

La démo Wrath Of The Tyrant (mai 1992), bien plus crue, montre à quel point EMPEROR a évolué ensuite, d’une chrysalide black metal brutal et rapide va naître un sombre papillon aux velléités progressives et symphoniques. En tant que barbare de tous les instants, on aurait tendance à préférer cet enregistrement affreux, sale et méchant mais une fois de plus, le disque éponyme est d’une autre planète, un indispensable du black metal norvégien.

En ce qui concerne le line-up, les piliers Ihsahn et Samoth sont ici épaulés par le bassiste Mortiis avant qu'il ne devienne un lutin maléfique aux oreilles pointues et aussi - sur la partie EP - par le batteur Bård Eithun. Mais tout ça, c'était avant que les églises ne commencent à flamber et les meurtres à se multiplier, les coupables en obtiendront ce qu'ils voulaient : une aura maléfique qui servait la cause. Et bien sûr des peines de prison tout à fait justifiées, particulièrement s’ils pensaient y échapper.

Joli digifile qui contient un petit livret dépliant figurant des artefacts d’époque, on en profite pour rappeler qu'il reste un livre à écrire sur les illustrations volées à Gustave Doré pour les couvertures de disques de rock en général. Pour les logos de M'sieur Szpajdel, c'est déjà fait, voir Lord of the Logos – Designing the Metal Underground de Christophe Szpajdel (Gestalten – 2009).

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