DEEP PURPLE [Uk] Slaves and masters (RCA / BMG - 1990 - Réédition)

Comme l’ancien groupe de Blackmore, impitoyablement mis à mort quand la soif de DEEP PURPLE fût venue,

DEEP PURPLE veut désormais, mais un peu tard peut-être, monter dans le train de son descendant direct EUROPE (déjà en perte de vitesse) et de toute la vague ultra-mélodique que DEF LEPPARD, BON JOVI et les autres ont brillamment représentée. Sauf que plusieurs pépins se posent quand l’analyse du disque à descendre se profile : si l’ex-YNGWIE MALMSTEEN (et surtout ex-RAINBOW auquel on pense constamment) Joe Lynn Turner a des tics FM très prononcés, il se révèle très bon dans ce qu’il fait (c’est-à-dire ce qu’on lui demande, vu les requins avec lesquels il nage). Ritchie Blackmore est juste excellent, ses riffs et ses envolées lyriques sont simplement uniques et ses joutes perperpétuelles avec Jon Lord, ZE garant du son PURPLE, sont toujours agréables à écouter. Quant à Ian Paice et Roger Glover (qui produit aussi l’album, tant qu’à y être), ils constituent sûrement la plus incroyable section rythmique qui soit, pas de problème de ce côté-là.

Du coup, les détails gênants sont plutôt visuels (certaines paroles sont d’une incroyables stupidité et puis non mais c’est quoi cette pochette qu’à la rigueur une dizaine d’années plus tôt on aurait presque acceptée ?!) et d’un autre ordre : si Jon Lord n’était pas là, on aurait terriblement l’impression d’écouter RAINBOW, le nom de DEEP PURPLE aurait-il donc été conservé pour des raisons commerciales ? Le cœur y était-il vraiment lors de l’enregistrement de cet album au demeurant relativement bien foutu ? Ian Gillan aurait-il changé quoi que ce soit à la tenue de Slaves and masters ? DEEP PURPLE sans lui au début des années 1990 a-t-il seulement une chance de survie ? Autant de questions que nous laissons au vent, autant les critiques envers cet album ont été le plus souvent bien trop sévères, autant on ne peut qu’admettre qu’on ne tient pas le meilleur PURPLE du tout. Et c’est désormais parti pour un semi-silence radio de trois années.