Chroniques DVD
19
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : le chien aboie et la flicaravane trépasse

Scénar : l’affrontement brutal entre le gangster Dobermann et l’inspecteur Christini, deux tarés complets chacun dans leur genre, un côté braqueurs et un côté flics mais qui partagent la même joie de foutre le bordel et d’envoyer péter les structures hiérarchiques ou morales : K-BOOM en perspective !

Le bouzin commence un peu comme s'achèvent Les Tontons Flingueurs : les fées au-dessus du berceau de Yann (Vincent Cassel) ont tous des gueules à faire peur mais sont réunis pour son entrée officielle dans le monde, son baptême. Une vingtaine d'années plus tard c'est lui tient le flingue. Djeun's et dépravé, son couple avec la belle Monica Belucci est plutôt crédible en Bonnie & Clyde psychotiques à la tête d'une belle bande de frappadingues. En face, les flics ne font pas mieux avec leurs bouchers maison : « Alors les filles, on se pignole toujours sur les voleurs de poules ? », exemple parmi tant d’autres de la subtilité dont fait preuve Christini à tout instant quand il s'adresse à ses infortunés collègues, Tcheky Karyo est vraiment exceptionnel dans les rôles de sadique et ses anglicismes tordus sont juste géniaux (« Zi police », « Welcome to reality baby »…).

C’est presque un vrai clip que voilà avec ces effets visuels pleins d'humour entre manga, cartoon et western spaghetti, ces effets sonores dissonants efficaces et cette génération dance / drogues synthétiques avec un soupçon de PRODIGY ici et là. Et dans ce boxon hyper énergique l’argument se veut habituel : police = nulle et fuck la morale, on fait pourtant une tentative de dialogues à la Audiard pour enjoliver, elle reste peu crédible. Pourtant la bande du Dob' est hilarante (Romain Duris est vraiment givré : « Il a ruiné mon flingue avec sa tête !») même si elle ne fera évidemment pas rire les adeptes du cinéma politiquement correct, des gens qui se baladent avec grenades et flingues (à chargeurs infinis, vous avez deviné) sans la peur de s'en servir, ce n’est pas ce qui manque dans la « réalité » pourtant ! 

Donc : de l’ultraviolence à la Burgess, à bloc de scènes culte comme celle de la cuisine (encore un point commun avec les Tontons ?) chez « Sonia » ou le râpage de citron sur le bitume, une grosse dose d’adrénaline filmique et, avouons-le, pas vraiment beaucoup plus que le défouloir d’une génération qui allait encore un peu au cinoche se manger ça direct en pleine tronche après deux pèt’ et deux packs. Klonk !

Bonus : des tonnes de trucs (trop : quatre heures en tout…) dont on tirera une interview de Kounen (24’) où il reconnaît l'aspect provoc’ du film, l'influence du cinéma asiatique et son énergie, mais aussi celle de Métal Hurlant, Frank Miller et le cinéma de Sergio Leone, une autre tournée dix ans après le film, des making-of et des scènes coupées ad nauseam.

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