Chroniques DVD
04
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : science-fiction vintage

Voici un chouette coffret contenant quatre films mais aussi quatre reproductions de lobby-cards avec les visuels des films et un livret de douze pages richement illustrées en couleurs : Alerte aux robots ! - Le Robot au cœur de l’âge d’or de la SF cinématographique américaine dans lequel on croirait presque reconnaître le style d’écriture d’un Alain Petit alors que le texte est signé…Pr Brave Ghoul… Va savoir ! Passons aux films.

Le Maître du monde de Lee Sholem

(avec Charles Drake, Karin Booth…) 1954


 

Scénar : la Commission Civile des Voyages Interplanétaires multiplie les expérimentations pour envoyer l'homme dans l'espace au risque de sacrifier des vies pendant les tests, ce qui irrite le Docteur Harrison qui veut démissionner. Mais il trouve un soutien en la personne du professeur Nordstrom qui a fabriqué un robot doté de sensations artificielles, Tobor, qui permettrait d’éviter le danger de mort des pilotes. La presse est convoquée pour la présentation des projets, et parmi ses représentants se cache l’agent d'une puissance étrangère à l’accent rocailleux…

 

Prévisible mais rigolo, ce film (titré aussi Tobor le Grand) est représentatif de sa période de gestation où peur et paranoïa règnent à grands renforts d’images d'explosion atomique ou d'essais ratés de vol de fusée, mais heureusement, on  a toujours sous la main un petit vaurien pour planter la zone et amener un peu de comédie là-dedans. A cause de cette jeune nouille, Tobor s'enfuit et casse tout sur son lourd passage, dangereuse machine que voilà si elle commence se comporter… comme un humain…


Harrison découvre avec ce professeur génial le père d'une splendide veuve (elle-même mère d’un jeune garçon fort doué) et un inventeur visionnaire (cellules photo-électriques du portail, horloge parlante, caméra de surveillance) mais aussi un fervent humaniste qui refuse le postulat que la recherche « entraîne toujours des risques pour les pionniers ». La science sauvera des vies, quitte à passer pour un tas de ferraille kitsch bourré de boutons et de clignotants rigolos. Et, pourquoi pas, poussera les uns dans les bras des autres, hop.

Bonus : diaporama, bande-annonce

Creation of the humanoids de Wesley Barry

(avec Don Megowan, Erica Elliott…) 1962


 

Scénar : la guerre atomique que tout le monde sentait venir de loin a tout détruit, 92 % des humains ont disparu. Les rescapés utilisent les robots pour remettre les choses en ordre. Nantis de cerveaux artificiels, les derniers modèles ressemblent beaucoup aux hommes qui pourtant les méprisent, surtout les suppôts de L’Ordre de Chair et de Sang qui se charge de harceler les robots pour leur rappeler sans arrêt leur statut d’inférieurs. Mais ceux-ci, secrètement dupliqués à forme humaine pour remplacer les hommes, sont découverts. L’Ordre s'empresse alors d'accentuer la pression sur les humanoïdes, Les robots les plus évolués.


Boum ! Champignons atomiques et musiques typiques avec chant de sirène et sons chelous, c’est parti pour une froide dystopie à l’ancienne peuplée d’une galerie de robots aux yeux étranges du genre rigolo et kitsch, magnifiés par un éclairage flashy fluo des familles, mais les humains ne sont pas forcément mieux lotis avec leurs uniformes chelous inspirés de la guerre de Sécession. Au passage, Le tournage a dû être fastidieux pour ceux qui jouaient les robots au visage rigide…

On note dans Creation of the humanoids beaucoup, beaucoup de dialogue, des questions existentielles à la pelle et d’autres plus terre-à-terre : comment reconnaître ces fameux dupliqués si ressemblants ? Et celle-ci : « Chérie où t'as foutu ma clé à molette vite, mon beau-frère est mec-à-nique » ! D’autant que dans ce monde, les rencontres vont super vite en besogne. Malgré nos délires, Creation of the humanoids est un film à l'ambiance étrange mais très chouette.

Bonus : diaporama, bande-annonce

Objectif terre de Sherman A. Rose

(avec Richard Denning, Kathleen Crowley…) 1954


Scénar : après un petit somme aidé par des cachets, elle se réveille dans un monde sans électricité, sans eau…et sans homme ! Elle panique de plus belle quand elle tombe sur un cadavre. Mais d’autres humains sont encore en vie car elle rencontre un homme qui ne sait pas plus qu’elle ce qui a pu se passer. Seul point commun, il était inconscient lui aussi pendant le mystère. Ils évoquent toutes sortes d’hypothèses sauf celle…d’une invasion vénusienne ! Accompagnés de deux sacs à vin qui s’ajoutent à la troupe, ils se retrouvent encerclés entre l'armée américaine prête à bombarder et les vénusiens et leur laser mortel…


Quelle étrange vision que ces rues de Chicago vides et silencieuses, de quoi faire flipper n’importe qui, comme dans un bon vieil épisode de la Quatrième dimension. La bande originale où dominent tambours, caisses claires et notes stridentes de cuivre, ajoute un couche d’angoisse même si « vous serez paralysés de peur », écrit avec des typographies effrayantes, est un argument de publicité complètement exagéré, même pour l’époque.


Pour pimenter le scénar un peu planplan, on a tout de même droit à des stock-shots de vol d’avions militaires mais aussi et surtout, heureusement, nous avons sous la main un sale enfoiré pour gâcher la fête, il fait presque plus peur que les robots qui, signalés d’abord par une ombre menaçante, n’inspirent ensuite que le rire tant leur armure est ridicule, en tout cas terriblement datée. Dommage car l'ambiance était bien menée et entretenue par de bons acteurs.

Bonus : diaporama, bande-annonce

Cyborg 2087 de Franklin Adreon

(avec Michael Rennie, Karen Steele…) 1966


Scénar : en 2087, dans une société du genre fasciste, on envoie par machine à remonter le temps un cyborg en 1966 afin qu’il empêche la présentation des découvertes du professeur Marx qui sont trop en avance et tomberont dans de mauvaises mains, condamnant ainsi la Terre à un futur tout pourri. Il atterrit dans un village genre western (avec chiens de paille et tout), tombe sur deux hommes bien sûr armés qu'il prend pour des « Traceurs », (les soldats du futur à ses trousses). Il les rouste donc et pique leur caisse pour trouver le fameux scientifique. Mais le shérif est mis au courant et va donc lui expliquer qu’un gars de futur se balade dans ses rues tiens !

Les quatre films de ce coffret étaient-ils tous des inédits ? En tout cas, Cyborg 2087 est présenté dans des images parfois en étant moyen mais c'est aussi ça un film rare. On a droit, une fois de plus, à des instruments tout kitsch et flashy, des tenues du même acabit (les cyborgs sont équipés d'un casque de moto et de boussoles sur bracelets irrésistibles, ainsi que de bottes argentées) et à un système futur qui contrôle les pensées du peuple par un procédé scientifique…


Mais ce n’est pas pour autant que la légèreté est en reste, quelques scènes de comédie légère viennent alléger un film un peu plus psychologique que les trois autres et surtout bien plus varié dans ces ambiances, on verra même des jeunes twister comme des neuneus en contrepartie d’un vrai petit suspense, c’est pas beau ça ? Cyborg 2087 est un chouette film, certes trèèès daté lui aussi (en noir et blanc il passerait même pour un film des Fifties) mais qui mérite le coup d'œil, en particulier pour son statut de pré-Terminator.

Bonus : diaporama, bande-annonce

Infos / commandes : http://www.artusfilms.com/collection-prestige/la-guerre-des-robots-233

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