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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : tout le monde cherche son chat
Scénar : le rideau se lève sur la Bohême le jour du déménagement de la famille de Radek. Celui-ci est à la recherche de son chat Lisa, un magnifique petit tigre gris, blanc et noir qui n'a pas très envie de partir de sa maison. L’équipage enfin au complet, le camion les mène jusqu’au vieux château où les parents doivent prendre leurs fonctions. Un cavalier noir rôde aux alentours, c'est en fait le propriétaire des lieux, un peintre qui leur fait visiter le château en pleine restauration, également bizarrement meublé : on y trouve par exemple une « salle du rire » pleine de miroirs, une « salle des monstres » avec des squelettes et des animaux empaillés… Radek et sa sœur Teresa soupçonnent vite que ce Albert est un sorcier, ils explorent discrètement les longs couloirs en l’évitant surtout que le ténébreux maître des lieux n’aime pas les chats. Mais quand soudain Albert blesse Lisa, les enfants trouvent un passage derrière un tableau, il les conduira dans un pays merveilleux, duquel ils devront ramener l’élixir de vie, après avoir affronté maints dangers.
Le Prince des chats est une production est-germano-tchécoslovaque qui évoque à la fois Alice au pays des merveilles et Peter Pan, les paysages, les décors, abandonnés ou pas, les musiques bucoliques typiques des films du Bloc de l'Est faisant le reste pour que l’on ressente ce délicieux sentiment d’exotisme suranné. Mais c’est la magie qui règne sur tout ça : comme se fait-ce que le superbe camion à la Saviem s'embourbe dans la neige après que le garçon a secoué une boule à neige ? Qu’un traîneau arrive de nulle part juste au moment où le jeune garçon en parle ? « Bizarre, vous avez dit bizarre ? » Si le jeune Radek semble avoir des prédispositions pour la magie, la petite Teresa est certainement un peu son Jiminy Criquet dans l'histoire, pavant la marche de son frère vers son objectif avec toujours le conseil qu’il faut, au moment qu’il faut, c’est par exemple elle qui découvre aussi un tableau dont le prince représenté ressemble beaucoup à son frère, cette histoire devient de plus en plus bizarre mais rien ne peut arrêter un protecteur des chats !
Aux côtés de ces deux acteurs franchement doués pour leur très jeune âge, on croise, un peu comme dans Alice au pays des merveilles ou Le Magicien d’Oz, tout un tas de personnages de la tradition du conte : une sorcière, le chaperon rouge, Blanche-Neige et les sept nains, mais aussi une salle de bal étrange qui n’aurait pas déplu à une Cendrillon préalablement chaussée de vair. L’ensemble fait forcément aujourd’hui un peu vieillot mais est très sympa à regarder par rapport à son année de sortie, tout y est très mignon, des apprentis acteurs aux petits effets spéciaux (un poil primitifs mais chouettes comme tout), faisant péter à l’œil l’éternel décalage avec le travail plus sophistiqué mais aussi moins pur de l’Ouest, on sent la force de l’artisanat là-dedans, mais aussi ce je-ne-sais-quoi de mystérieux qui émane souvent du folklore est-européen, d’ailleurs toujours très vivace de nos jours sous différentes formes. Chouette collection death-y-dément que celle initiée par Artus, le cinéma de l’ex-(???)Est est à redécouvrir, Ptouchko, Trnka,en tête !
Bonus : « Le Miroir déformant - À propos du Prince des chats » (présentation du film par Christian Lucas, 19’), diaporama.
Infos / commande : https://www.artusfilms.com/aventures-et-merveilles/le-prince-des-chats-328
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