Chroniques DVD
29
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

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Genre : tu-tu-tu-tu-tuuuuh

Scénar : « Le soleil s'est levé la nuit dernière et il a chanté », c'est ce que déclare ce vieil homme au visage bizarrement brûlé qui a assisté à la scène… En pleine tempête de sable, des savants américains en mission au Mexique cherchent à élucider un mystère total : une escadrille complète d'avions disparus à la toute fin de la seconde guerre mondiale est miraculeusement réapparue, vide de ses pilotes mais en état impeccable, comme si les aéronefs venaient juste d’être garés là par le Saint Esprit. Toutes les affaires des pilotes sont d'ailleurs à l'intérieur dans le même état irréprochable… Les tours de contrôle repèrent de leur côté une présence anormale dans le ciel, extrêmement brillante et rapide, mais, peut-être de peur d'être couvert de ridicule, aucun des témoins ne veut faire un signalement officiel de l'événement. Partout ailleurs la plupart des gens ne se rendent pas compte de la présence de quelconques objets volants non identifiés mais observent tout de même nombre de phénomènes très étranges, par exemple le dérèglement soudain d’appareillages électriques ou le brouillage de certaines ondes. Une musique venue d'ailleurs se révèle bientôt être un point sur une carte, un lieu de rencontre d’un nouveau type ?

S’il faut bien reconnaître que l’on est loin de l'horreur des Les Dents de la mer 1, Steven Spielberg parvient tout de même à instaurer un climat pas loin de l’horrifique grâce à la musique grandiloquente d’un John Williams inspiré et à des images de ciel impressionnantes nanties d’un minimum d'effets spéciaux. Une ambiance de mystère parvient à s'instaurer sans embûche quand le scénario pose des questions intéressantes à travers son déroulement : pourquoi certaines gens tout à fait ordinaires sont-elles entrées en contact avec l’inconnu et pas les autres ? Comment se fait-il que, sans s'être jamais rencontrés, chacun d’eux reconnaisse immédiatement le lieu choisi et soit obsédé par sa forme il est vrai assez fascinante ? Les clés pour le « dialogue » avec la ou les entité(s) sont visiblement la curiosité, le désintérêt, l'intelligence et l'innocence, on ne s’étonnera pas au passage qu’il y ait si peu de personnes au courant de la visite des soucoupes. Il suffit de contempler pour s'en convaincre l'acteur qui joue le père de cette famille d’insupportables emmerdeurs ou les impressionnantes images de l’évacuation d’innombrables figurants dans une pagaille monstre (bêêêêh !). 1977, c’est vraiment No Future pour le parasite humain.

Dommage tout de même que le film soit si long à se mettre en place et qu’il ne soit pas tout à fait passionnant pendant une grande partie du temps, la dernière demi-heure est d’ailleurs beaucoup plus intéressante quand on touche du doigt le mystère, les révélations seront-elles de la partie ? Et à la hauteur de l’attente des protagonistes et des spectateurs ? On s'empresse de noter que le complotisme est déjà de la partie (car l'armée veut bien sûr écraser toute possibilité que des individus extérieurs puissent accéder à la vérité qu’ils croient devoir se réserver, elle viendra se plaindre après que le public se lance dans des déductions fantasques puisque privées du fait scientifique). Puisqu'on en parle, la science n'hésite pas à remettre en cause l’autoritarisme en s'ouvrant aux témoins qui d'un point de vue sociologique posent beaucoup de questions à propos de leur rassemblement inexplicable, qui se passe de logique comme si n'importe qui recevait en lui des secrets que l'occasion / destin le rendait capable de découvrir. Lance Henriksen apparaît dans les toutes dernières images du film, peut-être est-il lui aussi le récipiendaire d'une notion profonde et secrète : euh, se doute-t-il seulement du nombre de fois qu'il va mourir au cinéma, parfois dans des atroces souffrances ?

Question subsidiaire pour les connaisseurs : tous ces avions du départ ne sont-ils pas des chasseurs-bombardiers Dauntless ?

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