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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : les déterreurs de cadavres extraterrestres
Scénar : Et allez, voilà encore des extraterrestres, qui à l’image de l’homme, n’ont pas pris soin de leur planète et, crac, sont obligés d’aller en habiter une autre. Et re-crac c’est sur la Terre que le choix se porte encore une fois. Le chef des envahisseurs trouve de plus une combine scientifique pour ramener au bercail une belle brochette de monstres et dominer le moooonde (rire démoniaque) ! Ben mes p’tits potes, ça, c’était compter sans l’amour qui unit pour l’éternité les… Oui bon, ça va, on a compris hein, c’est toujours les méchants qui trinquent.
Quand on vous dit que les espagnols on fait du splendide en horreur kitsch ! Paul Naschy, un vrai stakhanoviste du genre (voir Le Bossu de la morgue dans la même collection), a écrit ce (léger) scénario et réuni des producteurs italiens et allemands autour de lui pour tourner une histoire évidemment farfelue avec ce club de monstres jouissif. Mais malgré les nombreux motifs de sourire, le film est bien mené et orné d’un bon casting de tronches, et puis tiens, on trouve même des tentatives de réflexions philosophiques :
« - est-ce un homme ou un monstre ?
- les deux à la fois. L'éternel dilemme du genre humain. Le bien… Ou le mal. »
Sous ce titre, comme d'habitude trompeur puisque rien ne se passe comme annoncé, on trouve un film dans lequel, comme chez Jesus Franco et les autres sous le Caudillo, on germanise les noms et les caractères, on sautille du gothique italien à la Hammer en passant par l’Universal de Lone Chaney, Dracula et Frankenstein avec ze cocktail d’éclairs, de clavecins free-sonnants, de portes de caveau qui grincent, de costumes poilus (Waldemar Daninsky est dans la place), et de jolies filles qui poussent des cris horribles devant les apparitions parfois comiques de la ribambelle des enfers : loup-garou, vampire, momie, créature de Frankenstein trop timide pour porter son vrai nom, ils sont TOUS là ! On ne peut pourtant pas dire que ça saigne des masses puisqu’on injecte un peu de sentiment dans ce monde de streums quitte à passer pour des neuneus fleur bleue. Mais, va savoir pourquoi, on ne s’ennuie pas. Et puis bon, les effets spéciaux à l'ancienne et les bastons de monstres sont plutôt coolos ainsi que les décors (ne serait-ce point le château du Docteur Jeckyll de Jesus Franco ? Et les ruines des films d’Ossorio ?), on se serait par contre dispensé de la musique de générique qui aurait ravi les Charlots.
Côté casting y a du vieux routier même si tout le monde n’a pas dix lignes de textes : outre l’inénarrable Paul Naschy et ses célèbres grognements, Michael Rennie joue sans le savoir dans son dernier film mais il aurait dû s’en douter quand le (premier) réalisateur Hugo Fregonese lui avait dit « ça va être mortel ! », on trouve aussi la très belle Karin Dor (On ne vit que deux fois) et Craig Hill.
Bonus : le générique espagnol, un long diaporama avec entre autres de très belles affiches, les bandes-annonces de cette excellente collection Cine de Terror et une interview d'Alain Petit (38’) qui apporte une fois de plus une belle dose d'information.
Pour en savoir encore plus, c'est là : http://www.artusfilms.com/dracula-contre-frankenstein
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