Le réveil est compliqué, la bière à DENFERT (ça ne s’invente pas) revigore un peu l’organisme,
filons donc sur Saint-Germain où LUGSANAD sévit déjà, taillades et metal noir qui rappellent la fin des années 90 à Paris mais pas le temps de trop se faire une idée dans cet état : savoir se sustenter une fois tous les deux jours devenant une nécessité à partir d’un certain âge. Et rien ne vaut après un énième demi le fou rire qui suit l’invention d’une nouvelle façon de voir le Wolf Throne en sortant d’une patisserie avec Tristan de la Mosher Team : mesdames et messieurs, « Black metal et petite cuillère » est né. Hilarant malgré la pluie.
Comme on est quand même venu écouter de la musique voire regarder des gens en jouer, enchaînons rapidement avec CONVULSE qui ne faisaient déjà pas partie à l’époque des cadors absolus du death metal finnois et qui continuent donc de jouer en seconde division, on aurait aimé un peu d’énergie mais tout ça ne décolle pas vraiment. CADAVERIC FUMES par contre et son death metal effréné made in Breizh fessera un grand nombre d’amateurs de brutalité et de noirceur, il FAUT absolument revoir ce groupe et choper ses réalisations rapido. Hop hop hop mais pas si viiiite (Avec la voix de Robert Lamoureux, forcément), on va passer soudain au rouleau compresseur surpuissant de DISMA qui écrabouille tout sur son passage à l’incroyable lenteur et si d’ailleurs l’aura est palpable et crédible, il n’aurait pas fallu que le show dure deux heures car c’est pas tout ça mais avec la fatigue des derniers jours, se faire bercer, même avec des cordes en barbelé, n’est jamais une bonne chose.
[Post-scriptum du futur : nous apprenons écœuré que Craig Pillard de DISMA est aussi responsable d'un projet solo clairement nazi, STURMFÜHRER (hmpfff), il n'est donc plus possible pour nous de fermer les yeux sur ses activités : NAZI METALHEADS FUCK FOREVER OFF !! Nous ne publierons donc plus rien au sujet du groupe et laissons les parutions à titre d'avertissement, dura lex sed lex. La politique n'a rien à foutre dans le metal, l'hypocrisie non plus.]
L’immense coup de barre a raison du set de VENENUM, la petite salle est pleine et franchement l’agoraphobie dans le même bocal que l’ébriété pourraient rapidement mener à une vague de meurtres, il est temps de faire une pause, même si le groupe exhale d’anciennes senteurs putrides bienvenues et est superbe sur disque. Promis on se rattrapera plus tard. Quelques instant plus tard, ce sont les grecs de DEAD CONGREGATION qui viennent démontrer leur puissance de feu et on peut dire que le groupe est bien parti pour atteindre les firmaments du Metal de la Mort : pas besoin d’artifices visuels ridicules, de discours, Anastasis et sa horde n’ont peur de rien ni de personne, ça se voit et ça impressionne. Un set peut-être un peu long sur la fin mais généralement monstrueux.
Devient-on un connard de chauvin avec l’âge ? Toujours est-il que venir à un festival de stature internationale pour voir trois gros groupes français (RITUALIZATION, TEMPLE OF BAAL, ANTAEUS) est assez étrange. Le TEMPLE livre une prestation de sauvages, en particulier comme toujours grâce à un des bassistes les plus marquants jamais vus en plus de vingt ans de concerts, Olivier est lui aussi particulièrement habité, faut dire que sur une affiche pareille ça motive. Le groupe délivre une setlist terrible, un putain de Traitors to Mankind atomique par exemple et confirme sa place très haut dans l’estime de la Church. Et enchaîner avec ANTAEUS est juste purement inhumain, « ici c’est Paris », vous n’en repartirez peut-être pas, le groupe définitif en matière de satanik audio violence, rien à dire, ceux qui n’aimaient avant détestent, et ceux qui adorent depuis toujours exultent, c’est LE concert du festival, bye Marianne aussi sur 666 décibels, fuck off, la guerre et les beautés de la destruction en direct. Cut kill hate bleed.
Après ça, Attila ne ferait pas le poids, PROCLAMATION c’est non, on finit sur DEMIGOD qui, oui, assurent plutôt pas mal pour une clique hissée hors de la tombe, mais dix-huit fois non, ne peuvent relever le gant après une telle trilogie DEAD CONGREGATION / TEMPLE OF BAAL / ANTAEUS absolument dévastatrice, ce n’est juste pas possible. Argh !
Konkluzion : Wolf Throne 1, Ged 0. Malgré quelques preuves manifestes de la débilité d’une partie du public et quelques erreurs stratégiques (fouille digne de Guantanamo un jour de fête, gérance des issues parfois assez "froide" et affiche trop importante qui obligeait à des changements de salle trop rapides), ce weekend a déboité et il y a fort à parier sur la naissance d’un futur incontournable du calendrier. Rappelons que pour un précaire, un festival lointain = un repas sur trois, économie sur tout, le strict monacal possible si on excepte l’obligatoire pluie intérieure. Quand on ne regrette rien de l’excursion, le plaisir est total, surtout grâce à la compagnie de briscards que l’on est pressé de revoir, à bientôt pour la plupart, hail and kill !!
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